Plus de mille barres de fer volées à Conakry : après une année de détention, Ibrahima Sory Bangoura à la barre

Le procès d’Ibrahima Sory Bangoura, vigile de profession, s’est ouvert ce mercredi, 22 mars 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. Poursuivi pour vol d’une importante quantité de barres de fer, le prévenu a plaidé non coupable des faits mis à sa charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Marié et père de trois enfants, Ibrahima Sory Bangoura travaillait comme vigile pour la société House Mart. Et c’est pendant ces heures de garde que plus de mille barres de fer ont été volées nuitamment sur le site dont il était chargé d’assurer la sécurité. C’est ainsi qu’il a été interpellé, inculpé pour vol et placé sous mandat de dépôt le 02 mars 2022. Après une année et trois semaines de détention préventive à la Maison centrale de Conakry, il a comparu ce mercredi 22 mars devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Le prévenu a rejeté les accusations qui pèsent contre lui, assurant ne rien savoir de cette affaire de vol.

« A l’entreprise, si un des agents de sécurité a un empêchement, un mariage ou un baptême, quelqu’un d’autre peut le remplacer. Alors, je suis allé vers  Célestin pour qu’on échange nos jours de travail. Le jour du vol, c’est Célestin qui devrait être de garde, mais comme j’avais des sacrifices à faire le dimanche, j’ai travaillé à sa place. Je suis arrivé sur les lieux entre 23h et 00h, mais j’ai trouvé que Célestin était déjà parti. Je l’ai appelé pour lui dire que j’étais sur le terrain. Sur place, j’ai trouvé Abdoulaye Conté, qui m’a dit que Célestin était parti. J’ai vérifié si tout était sur place, après j’ai assuré ma garde jusqu’au matin et je suis rentré chez moi. Je ne sais pas à quelle heure il y a eu ce vol », a-t-il expliqué.

Ce vol s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche et Ibrahima Sory Bangoura a été interpellé le lundi suivant. Cela après s’être absenté à son lieu de travail. « Le lundi, je devais aller au travail, mais Célestin m’a appelé pour me dire qu’il y a eu vol là-bas. Il a dit qu’il y a un pick-up de gendarmes était sur les lieux, donc de ne surtout pas y aller. Alors, j’ai eu peur, et je ne suis pas parti. Je suis resté chez moi. Et c’est là-bas que les agents sont venus me chercher pour me conduire à la gendarmerie, en disant que si je ne suis pas allé au travail, c’est parce que je me reproche de quelque chose », a déclaré Ibrahima Sory Bangoura devant le tribunal dirigé par Mme Hawa Millimono.

Se présentant à la barre au nom de la société House Mart, qui est la partie civile dans cette affaire, Moly Niamy, logisticien et employé de l’entreprise, a été confronté à l’opposition de la défense concernant sa prise de parole. Pour les avocats du prévenu, celui-ci ne peut pas représenter légalement la société plaignante sans présenter une procuration. Et ils ont sollicité la mise en liberté de leur client au cas l’audience serait renvoyée. Une demande à laquelle le procureur, Amara Camara, ne s’est pas opposé même s’il a sollicité qu’elle soit conditionnée au paiement d’une caution de cinq millions de francs. Finalement, le tribunal a ordonné la mise en liberté du prévenu, avant de renvoyer l’affaire au 29 mars pour la comparution de la partie civile.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com 

Tél. : 628286119

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