Veille du Ramadan à Conakry (Guinée) : « cette année, les prix n’ont pas grimpé »

Le mois de Ramadan de cette année va-t-il faire exception à ce qui était devenu comme une règle en Guinée ? En tout cas, les échos qui proviennent de certains marchés de Conakry à la veille de ce mois saint des musulmans sont très différents de ceux qu’on a l’habitude d’entendre à pareil moment. Selon plusieurs témoignages recueillis par une journaliste de Guineematin.com, aucune augmentation des prix n’est encore constatée sur le terrain.

Mois de jeûne et de pénitence pour les fidèles musulmans, le Ramadan est aussi une période de grande consommation. C’est également une aubaine pour les vendeurs des denrées de première nécessité, qui écoulent plus de marchandises que durant tous les autres mois de l’année. Et cette forte demande entraîne une hausse fantaisiste des prix sur le marché guinéen à la veille de chaque mois de Ramadan. Qu’en est-il alors cette année ? Une journaliste de Guineematin.com s’est rendue ce mardi, 21 mars 2023, au marché de Matoto, l’un des plus grands de Conakry, pour chercher une réponse à cette question. Et le constat sur le terrain est plutôt satisfaisant. Car, selon les acteurs interrogés, les prix n’ont pas augmenté cette année à la veille du Ramadan.

Fodé Cissé,  commerçant au marché de Matoto

« Nous remercions Dieu, parce que cette année, les prix n’ont pas grimpé. En tout cas pour le moment, les prix restent intacts, il n’y a pas eu de changement. D’ailleurs, le gouvernement a pris l’initiative de réduire les taxes afin que nous commerçants, puissions diminuer les prix de nos produits pour soulager les citoyens pendant le mois de Ramadan. Cela n’est pas encore effectif, mais ce qui reste clair, c’est que les prix n’ont pas augmenté pour le moment. Nous revendons un sac d’oignons à 270 000 francs, un bidon de 20 litres d’huile d’arachide à 305 000 francs, un sac de riz à 280 000 francs, un sac de sucre à 370 000 francs », a indiqué Fodé Cissé, commerçant au marché de Matoto.

Ce constat est le même au niveau du marché à condiments, qui est également très fréquenté pendant le Ramadan. A ce niveau, l’abondance des marchandises peut expliquer le fait que les prix n’ont pas changé. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Mme Yarie Camara, vendeuse de légumes au marché de Matoto.

Mme Yarie Camara, vendeuse de légumes au marché de Matoto

« Le marché est abordable actuellement, il y a beaucoup de légumes sur le marché contrairement à l’année passée, où le mois de Ramadan était intervenu à un moment où le marché était très dur. Le seul problème en ce moment, c’est la rareté des clients, car les gens se plaignent de la conjoncture difficile. Comme vous le constatez, les clients se font rares. Pourtant, le gouvernement a interdit l’exportation des légumes, donc nos marchandises sont en train de pourrir dans les magasins de stockage faute de clientèle. Et cela ne nous arrange pas nous qui évoluons dans ce domaine », a-t-il souligné.

Mme Kadiatou Bah, cliente

Et cette situation est confirmée par Mme Kadiatou Bah, qui vient tout juste de faire son marché. Elle se réjouit de l’abondance des condiments sur le marché et souhaite que cela perdure. « Actuellement, le marché est bon, les prix sont abordables, car il y a des légumes partout sur le marché. L’année dernière, à la même période, on peinait à avoir certaines légumes. Mais cette année, il y en a suffisamment. Si ça continue comme ça, c’est très bon ».

Mme Fatoumata Diawara, vendeuse de légumes

Malgré tout, Mme Fatoumata Diawara, elle, n’est pas satisfaite de la situation du marché. Elle souhaite que les prix de certaines denrées soient revus à la baisse pour soulager le panier de la ménagère. « A Matoto ici, il y a le piment, l’aubergine, la tomate, le gombo, qui sont partout dans le marché, à des prix abordables par rapport à l’année dernière. Maintenant, pour soulager vraiment le panier de la ménagère, le gouvernement doit faire en sorte que l’on diminue les prix d’autres aliments très consommés pendant le Ramadan, comme le riz, le sucre, l’huile d’arachide et l’oignon. Donc nous demandons au président de la transition de nous aider à diminuer les prix de ces denrées », a sollicité cette dame.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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