Cofina et ses ex employés en justice pour 600 millions de francs : le juriste Niankoye Eugène Kolié à la barre

Le procès des anciens employés de la Compagnie financière africaine (Cofina) s’est poursuivi hier, mercredi 12 avril 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. L’audience d’aujourd’hui a été essentiellement consacrée à la déposition de monsieur Niankoye Eugène Kolié, juriste de profession et représentant de Cofina (la partie civile) dans cette procédure. Et, à la barre, il a évoqué les différentes opérations que les prévenus ont effectué pour décaisser 600 millions de francs guinéens, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, Kerfalla Diané, Sira Keïta, Alhassane Coumbassa et Aissatou Fofana, sont poursuivis pour le décaissement, en mars 2020, d’un montant de 600 millions de francs guinéens au préjudice de la société Soguiprem. Ils ont été trimbalés en justice par leur ancien employeur (Cofina SA) et comparaissent libres devant le tribunal de première instance de Dixinn.

A l’ouverture de leur procès le 22 mars dernier, Alhassane Coumbassa et Aïssatou Fofana, respectivement chef de caisse et cheffe d’agence au moment des faits, ont tous les deux rejeté les accusations portées à leur encontre. Et, ce mercredi, l’audience a été essentiellement consacrée à l’audition de la partie civile représentée à la barre par Niankoye Eugène Kolié. Et, dans sa déposition devant cette juridiction, il a évoqué les différentes opérations que les prévenus ont effectué pour décaisser les 600 millions de francs guinéens. Des décaissements qui ont été faits de façon irrégulière.

« La Soguiprem nous a confié un DTA (dépôt à terme) d’un montant de 600 millions de francs guinéens. Mais, ce dépôt à terme a été cassé de façon irrégulière. Il y a eu deux opérations. La première, c’est l’opération de cassation qui a été effectuée le 16 mars 2020. Cette opération a été effectuée de manière frauduleuse, parce que la procédure de cassation n’a pas été respectée. La demande de cette cassation n’a pas reçu tous les avales qui permettaient au directeur des opérations de procéder à la cassation. Il n’y a pas eu la validation du directeur général, ni du directeur d’exploitation. Donc, après la cassation irrégulière du DAT, l’argent est devenu accessible. Ainsi, le 20 mars 2020, il y a eu un premier retrait de 300 millions de francs guinéens sur le compte de Soguiprem. Ce retrait a été effectué sur la base de mise à disposition, alors que la Soguiprem n’a pas donné l’ordre. Ensuite, le 25 mars 2020, un autre montant de 300 millions de francs guinéens a été retiré avec la même fraude. Les deux premières opérations ont été effectuées par Kerfalla Diané. Et, cela est attesté, parce qu’il y a non seulement sa pièce d’identité, mais aussi son nom sur le bordereau », a expliqué Niankoye Eugène Kolié.

Poursuivant sa narration, la partie civile a fait savoir que c’est le client qui doit demander la cassation d’un DAT. Mais, dit-il, dans ce cas d’espèce, tout a été juste mis en place pour le besoin de la cause.

« Le montant de 300 millions de francs guinéens ne doit pas sortir sans autorisation du directeur général ou de la personne mandatée par le directeur général. Le responsable de service clientèle a reçu le courrier et a décaissé sans la signature du gestionnaire du compte, ni la signature du directeur général ou le chef d’opération. Lorsque la responsable du service clientèle a reçu le courrier, elle devait vérifier la conformité de la signature du courrier et celle qui est dans le système. Après cette vérification, elle transfère le courrier au gestionnaire du compte ou au chef d’agence pour vérifier l’authenticité du courrier du client par un appel. C’est après ça que le directeur général ou d’exploitation valide l’exécution de la demande. Mais, tout ça n’a pas été fait. Ils sont passés par des manœuvres frauduleuses. Le retrait des différents montants a été effectué de façon frauduleuse. La procédure n’a pas été respectée. C’est le client qui demande la cassation par un courrier. Mais ici, ce courrier n’est pas authentique. Ce courrier n’émane même pas de notre client Soguiprem. L’entête et le pied de la page ont été mis juste pour la cause », a confié Niankoye Eugène Kolié.

Après cette déposition, le tribunal a renvoyé cette affaire au 3 mai prochain pour la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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