CRIEF : un cambiste jugé dans une affaire de six milliards de francs guinéens

Le procès de Mamadou Mounir Diallo, cambiste, s’est poursuivi hier, mercredi 12 avril 2023, à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il est jugé devant cette juridiction pour des faits présumés d’abus de confiance et escroquerie portant sur une somme de six milliards de francs guinéens (6 000 000 000 GNF) au préjudice de neuf autres cambistes. Le prévenu a plaidé non coupable des infractions qui lui sont reprochées, assurant avoir été trompé par un client qui aurait disparu avec l’argent des plaignants, a constaté Guineematin.com à travers son reporter qui était sur place.

Mamadou Mounir Diallo est un cambiste au grand marché de Madina, où il travaille avec ses accusateurs. Comme il est de coutume dans cette profession, les confrères se prêtent des sommes d’argent en devise lorsque l’un d’eux a un client. Après l’opération, l’intéressé ramène le montant principal en plus d’un intérêt préalablement défini. C’est ainsi que le prévenu a dit à ses confrères qu’il avait un client indien et qu’il avait besoin d’une forte somme d’argent. Le cambiste est passé chez plusieurs personnes pour prendre des montants en dollar, qu’il n’a finalement pas restitués aux propriétaires.

Ces derniers ont donc porté plainte contre lui devant la CRIEF pour des faits d’abus de confiance et escroquerie. En comparaissant devant cette juridiction spéciale, Mamadou Mounir Diallo a expliqué qu’il n’a pas rendu les montants en questions aux parties civiles, parce que l’opération aurait mal tourné. Selon lui, son client indien s’est enfui avec l’argent, le laissant dans l’incapacité de payer ce qu’il doit aux plaignants. Et à l’audience de ce mercredi 12 avril, ce sont les parties civiles qui ont comparu devant la CRIEF pour s’expliquer sur cette affaire.

Après leur déposition, l’avocat de la défense, Me Mohamed Abou Camara, a réitéré la demande de mise en liberté de son client, qu’il avait déjà formulée auparavant. Une requête à laquelle le ministère public s’est catégoriquement opposé. « Cette demande est inopportune et inopérante, parce qu’on va vers la fin de cette procédure. Procéder à sa libération est une façon de lui faciliter la fuite », a déclaré le procureur, Moustapha Mariama Diallo.

De leur côté, les avocats de la partie civile ont dit ne pas être contre la mise en liberté du prévenu. Pourvu qu’elle soit conditionnée par le paiement d’une caution à la hauteur du montant qu’il doit aux parties civiles. « On ne s’oppose pas par principe à la demande de mise en liberté, mais on a un souci de représentativité. S’il paie la caution de six milliards, il n’y a pas de problème. A défaut, nous nous y opposons vigoureusement », a dit Me Ibrahima Kalil Camara.

Finalement, la Cour a renvoyé le dossier au 26 avril prochain pour la suite des auditions des parties civiles, mais aussi pour statuer sur la demande de la mise en liberté et éventuellement pour les plaidoiries et réquisitions.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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