Tentative d’assassinat à Yattaya ? Un gendarme interpellé

Malgré l’interprétation de son agresseur qui est désormais dans les mains de la brigade de recherche de Sonfonia, Ousmane Youla dit toujours craindre pour sa vie et celle de sa famille. « À l’audition, il était là-bas, en prison, et il m’a dit : Ah ! C’est toi ça ? Tu penses que ces papiers vont m’arrêter ? Tu penses que ces papiers-là vont régler quelque chose entre nous ? Mets en tête que je vais te tuer. Ton papa qui est assis là, lui-même il n’est pas en sécurité. Tu sais que j’ai voulu tuer tout le monde à la maison à cause de vous… »

Les faits se seraient produits samedi dernier, 22 avril 2023, à Yattayah T6 (dans la commune de Ratoma). Ousmane Youla et sa famille ont déclaré ce lundi, dans un entretien accordé à Guineematin.com, avoir été agressés par le gendarme Abdoulaye Diawara à leur domicile. Le mis en cause, « armé d’un couteau et d’un fusil comportant plusieurs balles », se serait mis à tirer sur les murs de leur maison. Il aurait aussi pointé son arme vers les membres de la famille Youla et aurait menacé de les tuer.

« Il s’agit d’une tentative d’assassinat contre ma personne et ma famille en général. Bien que ce soit moi que le monsieur en question visait, bien que ce soit moi sa cible, bien que c’est moi qui ai fait l’objet d’agression précédemment de sa part, mais ce jour (samedi), c’est toute la famille qu’il a voulu exterminer. Comment ? Deux semaines plutôt, avant la fin du Ramadan, il était venu voir ma mère pour dire de me présenter à lui un jour après le Ramadan. A défaut, qu’il allait forcément m’exécuter. Et, à défaut de me voir, qu’il allait s’attaquer à ma mère. Il est donc venu le lendemain de la fête, muni d’un couteau et d’un fusil, dans l’intention de me faire du mal. Quand il est venu ici, il a demandé où j’étais, mais la famille lui a dit que j’étais sorti. Entre-temps, ma mère me trouve dans la maison pour me dire qu’il a un couteau et une paire de ciseaux. J’ai voulu sortir, mais j’ai hésité. Les gens ont essayé de lui faire entendre raison, c’est ce qui l’a choqué. Il est parti, accompagné de son jeune frère qui essayait de le sensibiliser péniblement. Quelque temps après, nous n’avons vu de retour, muni d’une grosse arme dont j’ignore le nom, parce que je ne m’y connais pas en arme. Je l’ai aperçu de loin et j’ai informé les autres qu’il a une arme. Il a commencé à administrer des tirs sur le mur. J’étais là, il me recherchait. Ensuite, il a foncé sur la famille pour tirer sur tout le monde, moi y compris. Mais, je me suis aussitôt enfui pour m’arrêter à distance et le regarder », a raconté Ousmane Youla.

A en croire monsieur Youla, ce gendarme l’accuse d’avoir « violé quatre de ses copines ». Mais, il n’en est rien.

« Lui (ce gendarme), je ne suis pas sa seule cible, je ne suis pas la seule personne qui fait l’objet de menace de sa part. Il y a trois autres victimes juste dans ce même secteur-là… Moi, qu’est-ce qu’il avance comme prétexte ? Un prétexte infondé. Il dit que j’ai violé quatre de ses copines. Je ne sais par quel miracle. Personne n’est venu ici sous le prétexte d’un viol quelconque. Personne ne m’avait reproché cela, personne n’a tiré les oreilles de ma famille pour parler de ça », a indiqué Ousmane Youla.

Ousmane Youla

Ce lundi, 24 avril 2023, Ousmane Youla a porté plainte et a fait sa déposition au commissariat de Sonfonia. Malgré l’interprétation de son agresseur qui est désormais dans les mains de la brigade de recherche de Sonfonia, Ousmane Youla dit toujours craindre pour sa vie et celle de sa famille. « À l’audition, il était là-bas, en prison, et il m’a dit : Ah ! C’est toi ça ? Tu penses que ces papiers vont m’arrêter ? Tu penses que ces papiers-là vont régler quelque chose entre nous ? Mets en tête que je vais te tuer. Ton papa qui est assis là, lui-même il n’est pas en sécurité. Tu sais que j’ai voulu tuer tout le monde à la maison à cause de vous. Ouvrez-moi la porte pour que je puisse m’occuper de lui. Maintenant, il se met à insulter ma mère n’importe comment et son jeune frère est venu me dire pardon. J’ai répondu que j’ai pitié de lui. Mais, je suis très inquiet, je crains pour ma vie et celle de ma famille. Je lance un cri de cœur, je me sens attristé. J’interpelle solennellement les autorités, notamment le Haut-commandement de la gendarmerie, le Ministère de la sécurité, afin qu’ils prennent des mesures allant dans le sens de palier à cette situation dans la mesure où moi je suis civile, je n’ai aucune formation en terme d’agression, en terme de combat. Même si j’avais cette formation, je ne pourrai pas me défendre face à un militaire », a dit Ousmane Youla, tout en souhaitant que justice soit faite dans cette affaire.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel: 628 28 61 19

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