S’agit-il d’un bicéphalisme à la tête de la Fédération Guinéenne de Boxe (Feguiboxe) ? Ç’en a tout l’air. En tout cas, devant le tribunal correctionnel de Dixinn ce jeudi, 27 avril 2023, Alpha Amadou Baldé et le colonel Moussa Moïse Keïta se sont tous réclamés « président » de cette haute instance de gestion de la boxe en Guinée. Les deux sont en procès devant cette juridiction de première instance pour des faits de « diffamation, d’usurpation de titres et de fonction, faux et usage de faux et concurrence déloyales ». Ce procès a démarré aujourd’hui ; et, c’est Alpha Amadou Baldé qui est sur le box des prévenus, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans cette affaire, Alpha Amadou Baldé est poursuivi avec Abdoulaye Sow. Et, c’est le colonel Moussa Moïse Keïta qui a porté plainte à leur encontre. Mais, à la barre, les prévenus ont réfuté les accusations alléguées contre eux.
« Moi, je n’ai pas diffamé, je n’ai pas fait d’usurpation de titre et de fonction, ni concurrence déloyales. Je l’ai succédé à la fédération guinéenne de boxe suite à une élection. Mais, je n’ai jamais tenu des propos ou des messages qui portent atteinte à l’honneur du colonel Moussa Moïse Keïta. Il a été suspendu à la tête de la fédération en 2018, et je ne suis pas à la base de ça. On m’a élu en 2022 président de la fédération guinéenne de boxe. J’ai été présenté par les différents clubs, je me suis porté candidat et on m’a élu président de la Feguiboxe. Et, depuis que je suis à la tête de cette structure, j’ai effectué plusieurs missions internationales. Les ordres de mission sont signés par le secrétaire général du gouvernement, Colonel Amara Camara. C’est après mon élection comme président que la fédération internationale de boxe a levé la suspension de la Guinée. Donc, je suis reconnu au niveau national et international. Si quelqu’un dit que j’ai fait usurpation de titre, il n’a qu’à apporter les preuves », s’est défendu Alpha Amadou Baldé.
Abondant dans le même sens, Abdoulaye Sow, vice-président de la Feguiboxe, a plaidé non coupable.
« Je n’ai pas diffamé le colonel. C’est notre grand, on ne peut pas le faire. On n’a jamais fait des écrits contre le colonel Moussa Moïse Keïta et on n’a jamais créé une structure parallèle de la fédération. On ne peut pas le faire. Ce sont les membres statutaires qui décident. Alpha Amadou Baldé a été élu conformément aux règles nationales et internationales », a-t-il indiqué.
Cependant, le plaignant, colonel Moussa Moïse Keïta, insiste et persiste que jusqu’à date qu’il est le président de la Feguiboxe. Il nie avoir été suspendu et accuse Alpha Amadou Baldé et Abdoulaye Sow de diffamation contre sa personne.
« Ils ont organisé l’élection alors que je suis en fonction depuis 2011. Le bureau sortant n’était pas présent, le comité olympique n’était pas présent. Jusqu’à date je suis le président de la fédération guinéenne de boxe. Je n’ai pas été suspendu. Ils avaient formé un groupe parallèle de techniciens pour organiser l’élection sans le bureau sortant. Pourtant, il n’y a qu’une seule fédération guinéenne de boxe en Guinée dont je suis le président. Je suis reconnu par les instances internationales… Mais, ils m’ont diffamé en disant que j’ai détourné de l’argent. Ce qu’ils ont fait est illégale », a martelé le colonel Moussa Moïse Keïta.
Au terme de ces différentes dépositions, le tribunal a renvoyé l’affaire au 18 mai prochain pour la suite des débats.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
