Le procès Etat guinéen contre Ibrahima Kassory Fofana, le dernier Premier ministre du régime défunt, s’est poursuivi devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), avec la comparution à titre de témoin de son médecin traitant, Dr Mamadou Diallo de la clinique Pasteur, a constaté l’équipe de Guineematin.com déployée sur place.
Avant de prendre sa décision sur la suite du procès, la Cour, sous la direction du juge Francis Kovana Zoumanigui a interrogé Dr Mamadou Alpha Diallo, sur l’état de santé de l’ancien premier ministre, qu’il suit à la clinique Pasteur, depuis le mois de février dernier.
Spécialiste en gastro anthropologie, Dr Diallo a estimé que son patient est physiquement et psychologiquement affaibli par la maladie et nécessite une évacuation dans un centre spécialisé pour sa prise en charge.
« Il mérite une évacuation à l’étranger puisqu’il a une anomalie digestive et avait déjà un rendez-vous avec un hôpital américain », a indiqué le médecin qui jure que Kassory, quoi que conscient, ne peut pas se tenir debout à la barre.
A la question de savoir si effectivement le prévenu peut comparaître, Dr Diallo a opté pour la prudence. « Il est le seul à vous répondre sur cette question. Mais son état nécessite une surveillance médicale », a précisé le médecin.
Des réponses qui ont irrité le parquet dirigé par le Procureur spécial, Aly Touré. « Êtes vous au courant de l’éditorial de 12 pages qu’il a fait le 14 mars 2023 dans lequel il prévient qu’il ne comparaîtra jamais devant cette Cour? Je voudrais demander à la Cour de noter que le client est conscient… », a t-il formule auprès de la CRIEF. « J’en ai entendu parlé de ce document. Mais c’est dans la nuit du 22 au 23 mai que son état s’est dégradé et aggravé. C’est pourquoi j’ai demandé son évacuation sanitaire. Son état actuel est stationnaire et mérite une surveillance médicale… », a répondu le médecin qui a insisté sur le fait que son client soit conscient et cohérent dans ces réponses mais est physiquement faible.
Un passage qui a marqué les débats puisque la Cour a finalement pris un certain nombre de décisions.
D’abord pour la mise en liberté du prévenu, la Cour a une fois de plus rejeté cette demande, évoquant des dispositions du Code pénal qui ne permettent pas.
Ensuite, la Cour a décidé de se transporter à la clinique Pasteur, le 11 juillet 2023, a 10 h, pour écouter l’ancien premier ministre, en présence des parties concernées.
Et, enfin, pour la suite de l’audience publique, le juge audiencié a ramené les débats au lundi 17 juillet prochain.
Au sortir de l’audience, Maître Dinah Sampil, ancien barreau de Guinée, s’est montré très agaçant du fait d’avoir été privé de parole.
« Vous avez constaté qu’on ne m’a pas donné la parole. Mais à la clinique Pasteur, nous serons présents et nous prendrons la parole », a promis l’avocat qui a note de passage que la seule préoccupation de son client, potentiel candidat aux prochaines élections présidentielles, n’est préoccupé que pour sa santé.
Depuis la CRIEF, Mamadou Yahya Diallo et Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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