Famoro Touré poignardé à Faranah : en colère, des jeunes bloquent la circulation !

Des jeunes du quartier Aviation, dans la commune urbaine de Faranah, ont exprimé leur colère ce mardi 4 juillet 2023 dans les rues de la ville. Ils ont bloqué la circulation durant plusieurs heures pour exprimer leur mécontentement devant « l’inaction des autorités » après l’assassinat de Famoro Touré à Sandeniya, à 45 kilomètres de la commune urbaine, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Malgré l’arrestation d’Oumar Diawara, auteur présumé du coup de couteau mortel contre Famoro pour une affaire de femme à Sandeniya, la tension ne retombe à Faranah. Le quartier Aviation d’où est originaire la victime, et d’autres endroits, ont été le théâtre de manifestations de colère de jeunes. Ils scandaient des slogans hostiles aux autorités : « Autorités, Zéro ; Sans autorités, pas d’inhumation… ».

Interrogé, le président de la jeunesse de ce quartier et porte-parole des protestataires, Ibrahima Gnimè Camara, dit IBOUN, est revenu sur le motif de leur manifestation. « Nous sommes sortis ce matin. Depuis hier notre ami a été poignardé mortellement. Les autorités de Sandeniya nous ont restitué le corps de notre ami.  Depuis hier, l’autorité qui est chargée de nous sécuriser, nous n’avons vu aucune. C’est elles qui sont censées nous protéger. On sait que Dieu a fini son travail. C’est Dieu qui a décidé ainsi pour la mort de notre ami Famörö Touré. On peut l’accepter. Mais l’autorité qui doit être à côté de nous, pour nous moraliser, si on ne voit pas ces autorités, ça doit nous inquiéter. Nous n’avons pas vu la mairie, la préfecture, ni le gouvernorat. Celui qui est décédé est un de nous. C’est pourquoi nous sommes sortis. Tant que les autorités ne viennent pas, il n’y aura pas d’inhumation. Et l’auteur doit répondre de ses actes. Ça, c’est clair et net », a-t-il laissé entendre.

Aussitôt, le maire de la commune urbaine de Faranah et le préfet sont descendus sur le terrain pour sensibiliser les jeunes en colère.

Oumar Camara, maire de la commune urbaine de Faranah

Le maire Oumar Camara s’est dit surpris d’apprendre cette sortie des jeunes. « Ce matin, on était au bureau. Nous avons reçu l’information, comme quoi, il y a un groupe de jeunes qui vient avec un corps en provenance de Sandeniya. C’est suite à ça que le préfet, le maire, plus les forces de sécurité se sont mobilisés pour venir à leur rencontre. C’est là-bas que nous avons appris qu’effectivement qu’il y a eu un crime à Sandeniya. Mais bien avant ce crime, quand le préfet a été informé, il a dépêché la police, la gendarmerie pour aller faire des investigations, les présumés auteurs ont été arrêtés et envoyés. Donc, les autorités de Sandeniya ont accompagné le corps à Faranah ici, sans informer le préfet et le maire que je suis. Après la prière funèbre, les jeunes disent qu’ils n’ont vu aucune autorité à leur chevet. C’est ainsi que nous sommes venus les rencontrer pour leur expliquer comment les choses se sont passées. Selon le programme du préfet et du maire, après la rencontre, c’était de se rendre à Sandeniya pour voir effectivement comment les choses évoluent. Mais on ne savait pas que réellement l’enterrement devait se tenir à Faranah centre. C’est pourquoi nous nous sommes mobilisés pour venir dans la famille mortuaire pour présenter les condoléances », a expliqué Oumar Camara.

Poursuivant, le maire a lancé un appel aux jeunes. « Ce que je demande aux jeunes protestataires, c’est de savoir raison garder. C’est qu’il y a eu un déficit de communication. Sinon, d’habitude, ce n’est pas comme ça qu’on gère ce genre de situation. Et puis, ils demandent de faire sortir les mis en cause de prison. Mais on peut pas se laisser faire, il faut sensibiliser la population, qu’on ne doit pas se rendre justice. Il faut laisser la justice faire son travail. Nous, en tant qu’autorité locale, on va sensibiliser la population… ».

C’est suite à cette intervention que l’unique pont qui relie la ville de Faranah a été débloqué après plusieurs heures de protestation. Finalement, les autorités et les jeunes manifestants ainsi que la famille du défunt ont accompagnés le corps au cimetière de Ponköma.

Depuis Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620 241 513/660 272 707

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