Tahirou Barry, 1er au CEE/Franco-arabe à Mamou : « je rêve d’être président de la République »

Après la proclamation des résultats du Certificat de fin d’études élémentaires (CEE), l’heure est au bilan et aux perspectives à travers le pays. Si les débats se sont focalisés sur l’Enseignement général, il n’en demeure pas moins que d’énormes efforts ont été fournis par les écoles de l’enseignement Franco-arabe où les résultats sont tout aussi intéressants. C’est le cas dans la commune rurale de Saramoussaya, relevant de la préfecture Mamou. Là, l’école primaire Franco-arabe Karamoko Baba Gallé, située au secteur de Saroudia, dans le district de Kénéwol, a fait 100 % d’admis. Le premier de cette école s’en est tiré avec la mention Très Bien, premier de la préfecture, suscitant un grand enthousiasme sur place, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

L’école primaire Franco-arabe Karamoko Baba Gallé, située à 30km du chef-lieu de la sous-préfecture de Saramoussaya, a présenté 21 candidats au CEE 2023. A l’arrivée, ils ont été déclarés admis pour le collège. Les 4 premiers ont fait forte impression avec de fortes moyennes dans cet établissement public construit par la communauté Moussidal Dental Saroudia.

Amadou Tahirou Barry, premier de l’école Franco Arabe Karamoko Baba Gallé et de la préfecture de Mamou

Amadou Tahirou Barry, PV 802, candidat de ladite école, s’est classé premier de la préfecture de Mamou avec la mention Très Bien. « Ma réussite a été le résultat d’un travail bien préparé et surtout des révisions. Nous avons commencé les révisions au début de l’année. Même pendant le mois de ramadan on a continué. Les enseignants ont été à la hauteur. Mes parents m’ont permis de réviser mes leçons. Si on vient à l’école le matin, on reste jusqu’à 12h ou à 13h ; puis, on rentre à la maison pour manger. Après, on retourne à l’école. Vraiment, je suis fier d’être 1er de la préfecture de Mamou. Je voudrai terminer mes études et je rêve d’être président de la République. Je conseille les amis qui ne sont pas admis de prendre du courage et d’attacher la ceinture. Je remercie Dieu le Tout-puissant mes parents et mes encadreurs. Je suis dépassé de joie », a dit le nouveau collégien.

Djeinabou 2 Barry, élève à l’école Franco Arabe Karamoko Baba Gallé, 6ème et 2ème des filles de la préfecture de Mamou

Pour sa part, Djénabou 2 Barry, PV 804 à l’école primaire Franco-arabe Karamoko Baba Gallé, s’est classée 6ème dans la préfecture de Mamou, et 2ème des filles, avec la mention Bien. Malgré les travaux domestiques, elle a pu réaliser cet exploit. « J’ai pris du courage en révisant matin et soir. Quand je rentre à la maison, je prends mes cahiers pour réviser mes leçons. Depuis le début de l’année jusqu’à la fin, je ne me suis jamais séparée de mes cahiers. Si on quitte à l’école également, on fait les travaux domestiques. Après, on prend les cahiers. Je souhaite continuer mes études et mon rêve est d’être médecin. C’est ce que mon cœur aime et je veux soigner tout le monde. J’invite les jeunes filles à venir étudier dans cette école  » Karamoko Baba Gallé » et à abandonner la blague. Moi, je n’ai pas de téléphone Android parce que je n’aime pas ; ça rend paresseux, surtout les filles. Je remercie Dieu, mes parents et mes encadreurs… ».

Cette réussite à l’examen d’entrée en 7ème année 2023 est bien accueillie au niveau des parents d’élèves. C’est le cas d’Alpha Oumarou Barry, éleveur, domicilié à Kourako, père de certains lauréats à Saramoussaya. « Nous habitons dans ce hameau de Kourako et nous pratiquons l’élevage. Mes deux enfants ont beaucoup travaillé, tout comme leurs enseignants. Je suis très content d’eux. Comme je suis devenu un paysan, j’ai pensé à laisser mes enfants étudier. J’ai préféré laisser mes travaux personnels en faveur de leur formation. Dès qu’ils reviennent de la maison, je n’accepte même qu’ils aillent dans les cérémonies… A la veille de l’examen, j’ai toujours insisté à ce qu’ils révisent à la devanture que vous voyez ici. J’achète du thé et je prépare. Je reste à leurs côtés en prenant le chapelet, disant à chacun de réciter dix fois selon l’égrainage du chapelet. Je fais semblant des fois que je connais alors que je ne comprends rien. Tahirou Barry, qui a été le premier, était le chef du groupe qui apprenait tout le monde et ainsi de suite. Je suis content du personnel d’encadrement. Je n’oublie pas non plus ceux qui ont construit cette école en disant d’inscrire les enfants pour étudier. Il y a de cela 6 ans cette année et on ne demande rien. Cela nous réjouit à plus d’un titre. Je demande au gouvernement de nous aider afin nos enfants poussent les études, le même message au ministre Guillaume Hawing », plaide le père de famille Alpha Oumarou Barry.

Même son de cloche pour Mariama Binta Sow, ménagère, domiciliée à Kourako. « Je suis contente. Je remercie mon mari qui ne ménage aucun effort pour la réussite de nos enfants. Nos enfants quittent loin pour aller à l’école. Les routes sont parfois inondées au niveau des rivières ou marigots. Des fois, ils rencontrent des serpents dans la brousse. Il y a des risques. J’invite les uns et les autres de nous appuyer pour la formation », a lancé la mère des enfants.

Depuis Saroudia, Saramoussaya (Mamou) Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

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