Marcel Guilavogui à la barre : « le président Dadis Camara était au stade »

Moussa Dadis Camara, ancien président de la junte militaire guinéenne

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, le capitaine Marcel Guilavogui, l’un des principaux accusés dans le massacre du 28 septembre, contre toute attente, continue sa déposer pour la seconde fois, ce lundi 19 juillet 2023, a constaté l’équipe de Guineematin.com déployée sur les lieux.

L’accusé après les péripéties sur ses relations avec Dadis, son implication dans la prise du pouvoir de ce celui-ci, le voyage de Labé est revenu sur le jour du massacre du 28 septembre.

« Après avoir reçu l’information que mon chef est sorti et qu’il a été rejoint par Toumba Diakité, j’ai pris seul la voiture et sans armes, à une vitesse à respecter pour me rendre là-bas. À 100 m, j’ai constaté un dispositif de pickups et j’ai compris que le Président est là. Avant mon arrivée, ils ont pris le départ. Arrivée au pont Madina, j’ai viré vers la phamaguinee. J’ai garé la voiture puisqu’il y avait des bérets rouges et d’autres étaient camouflés. Mais j’ai reconnu le Capitaine Makambo avec sa petite hache. Il ne voulait pas du tout me voir », a t-il soutenu.

Au stade, poursuit Marcel Guilavogui, il a vu Toumba qui se battait contre des bérets rouges mal formés.

« Avant de rentrer au stade, j’ai vu Pivi avec une allure dégagée. J’ai vu Beugré. Mais mon inquiétude, je croyais que c’est le Président Dadis qui était là. Mon esprit m’a dirigé directement au stade. La première personne que j’ai vue, c’est le Commandant Toumba qui donnait des coups aux bérets rouges. Moi même je me suis mis dans la danse. Les leaders étaient étonnés. Certains bérets rouges avaient des cauris et des matraques. Quand il a donné un coup à Sidya Touré. Et puis un autre en frappant Lounseny Fall, j’ai eu la chance de le terrasser, il est tomber. Par erreur, Commandant Toumba m’a frappé.  »Il m’a dit, Marcel c’est quoi?  », mais il n’a pas fait plus de 10 mn. Ce n’est pas Toumba Diakité qui commandait ces bérets ni moi même. Si non ils allaient m’obéir. Et puis, ils étaient mal formés Je n’ai pas pu les reconnaître puisque c’est des soldats de Kalia. Je n’ai jamais connu là-bas. J’ai appris que Kalia c’est derrière Forecariah. Monsieur le Président, le Capitaine Moussa Dadis Camara n’a qu’à reconnaître ce qu’il a fait, car c’est lui le cerveau moteur », s’est défendu le parrain des caporaux.

Sans aller par deux chemins, Marcel versé son venin sur sur son ancien employeur, le Capitaine Moussa Dadis Camara, a qui, il en veut sérieusement.

« Pourquoi le Président a refusé de s’asseoir avec les opposants pour parler avec eux pour organiser les élections. C’est sa faute. Il est le principal responsable de cet événement. Toumba a eu la chance de sortir avec certains leaders. Entre temps, j’étais seul et quand une femme a dit que je l’ai frappée, ce n’est pas moi. Vers la gauche, j’ai vu des gens habillés en maillots Chelsea. C’est eux qui ont fait ces dégâts. J’ai foncé vers eux et j’ai demandé qui vous a envoyé ? Il y a un d’entre eux qui m’a braqué l’arme sur moi. J’ai agi pour sauver ceux qui étaient à côté de moi. Ils ont vidé le chargeur sur moi. Lorsqu’ils ont vu que les balles ne m’ont pas atteint, ils se sont éloignés. C’est ce qui a sauvé certains militants. Après ce petit temps, je me suis senti seul. Même le Commandant Toumba je ne connaissais plus sa destination. Je me suis senti seul. J’ai cherché à me replier », a soutenu Marcel Guilavogui.

De la bastonnade contre le Président de l’UFDG, le capitaine Marcel Guilavogui soutient que ce sont les hommes de Thiegboro qui l’ont battus.

« J’ai vu le Président Cellou Dalein battu par les hommes du Colonel Thiegboro. C’est là j’ai eu la rage. Un ministre de la République qui se livre à ce genre de chose. Mais je dis ici, tant que Dadis est avec Thiegboro, il n’aura pas le bonheur. Ce n’est pas son étoile… 

J’ai décidé d’arrêter Thiegboro par ce qu’ils ont gâté le pouvoir. Des qu’ils sont sortis du stade, le jeune qui a porté Dalein au dos, je les ai suivi avec stratégie, j’ai giflé un policier qui s’en prenait à une femme. J’ai vu Thiegboro de loin. Il ne pouvait pas me reconnaître. Je suis allé m’embarquer dans ma voiture pour les suivre. Dès qu’ils ont pris la route, je les ai suivi puisque je voulais l’arrêter. Dès qu’il est descendu, je l’ai attaqué, en disant que je t’arrête par ce que tu as trahi le Président Dadis. En ce moment, les leaders étaient dans la voiture et ils ne comprenaient rien », a indiqué l’accusé.

Pour la grenade sortie à la clinique Ambroise Paré, l’ancien garde de corps de Dadis reconnaît les faits et se défend.

« Lorsque les hommes de Thiegboro ont braqué l’arme sur moi, j’ai sorti une grenade, le Commandant Toumba est venu vers moi pour me demander, tu fais quoi ? J’ai dit Toumba, tu m’as laissé au stade. Il y a des invités qui ont fait des choses. Si tu laisses les leaders à la clinique, ils vont venir les massacrer et on ne pourra pas s’en sortir. Il est monté dans sa jeep et a fait un départ américain. Arrivée à la gendarmerie, il a fait descendre les leaders et les a confiés. Dès après, je l’ai suivi jusqu’au camp Alpha Yaya Diallo. Sur la route, j’ai vu des gens fatigués, je croyais à des manifestants que je voulais prendre. Mais j’ai compris que ce sont des gens aux maillots Chelsea. J’ai rencontré deux ou trois pickups, je n’ai pas compris ceux qui étaient là », s’est il défendu.

Des hommes du Général Sékouba Konaté en mouvement le jour du massacre, Marcel Guilavogui soutient les avoir vers Hamdallaye et se diriger au camp Alpha Yaya Diallo.

« A Hamdallaye j’ai croisé les hommes du Général Sékouba Konaté, dont on connaît bien les pickups et des mitrailleuses montées dessus, qui partaient au Camp Alpha Yaya Diallo », a t-il dit.

Marcel qui en veut à mort à Dadis a fait savoir que lui et Toumba ne sont nullement responsables de ce qui arrive au stade du 28 septembre.

« Ensuite vérité, Toumba Diakité et moi, on n’a pas fait 15 mn au stade. Si on était associé, cela allait pas avoir lieu. Le seul responsable de tout cela c’est le Président Dadis Camara. Dans un bateau, il n’y a pas deux capitaines. Et puis les évènements du 3 décembre sont là conséquence des évènements du 28 septembre », a soutenu cet ancien proche du Président du CNDD.

À suivre !

Mohamed Doré et Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél: 628089845 

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