Dr Ousmane Kaba répond aux militants du RPG-AEC : il n’y a pas eu de boursiers fictifs à Kofi Annan

Dr Ousmane Kaba, président du PADES

Après une récente sortie au cours de laquelle le Dr Ousmane Kaba a dénoncé des détournements sous le règne d’Alpha Condé, les responsables du RPG Arc-en-ciel ont vivement réagi aux propos du président du PADES. Lors d’une assemblée générale du parti qui s’est tenue ce week-end au siège à Gbessia, certains dirigeants du RPG Arc-en-ciel ont qualifié le fondateur de l’Université Kofi Annan de Guinée de « premier voleur » pendant les dix années du règne d’Alpha Condé.

Rencontré ce dimanche par le correspondant de Guineematin.com à son domicile privé, situé dans la sous-préfecture de Karifamoriah, relevant de la préfecture de Kankan, le leader du PADES a estimé qu’il s’agit d’un amalgame et d’une mauvaise interprétation des propos de la part des militants du RPG Arc-en-ciel.

« Nous n’avons jamais accusé les militants du RPG Arc-en-ciel, qui d’ailleurs sont des victimes, et cela doit être rappelé. Ce que j’ai déclaré, c’est que ce sont les élites du gouvernement qui ont systématiquement pillé notre économie nationale pendant cette période. Je suis moi-même l’un des fondateurs de l’Arc-en-ciel. De plus, je n’ai jamais accusé qui que ce soit. Il revient à la justice de déterminer qui est coupable et qui ne l’est pas. C’est pourquoi, je n’ai jamais prononcé le nom de qui que ce soit et je me suis limité aux faits globaux. Ainsi, je pense qu’il faut éviter la passion dans les discussions politiques et faire preuve de raisonnement réaliste. On ne peut pas à la fois déplorer le retard économique de la Guinée et refuser de croire qu’il y a eu des pillages systématiques dans ce pays. Je pense que nous devons nous en tenir aux faits plutôt qu’aux opinions. Entre 2015 et 2016, la Banque Centrale de la République de Guinée a déboursé 185 millions d’euros, soit 18 500 milliards de francs guinéens, en faveur de l’entreprise EBOMAF du Burkina Faso pour la réalisation du bitumage de la route Kankan-Kissidougou. Après ces paiements, nous n’avons pas vu un kilomètre de bitumage réalisé sur cette route. Donc je vous laisse juger s’il s’agit d’un vol ou non », a-t-il laissé entendre.

Lors de cette même assemblée hebdomadaire du parti d’Alpha Condé, les responsables ont déclaré que le président du PADES était le premier voleur pendant les dix années du règne de l’ancien locataire du palais Sekhoutoureya, pour avoir prétendument créé des étudiants fictifs au sein de son université. À ce sujet, le Dr Ousmane Kaba n’a pas manqué de donner des précisions.

Dr Ousmane Kaba, président du PADES

« Concernant le prétendu problème des étudiants fictifs, je rappelle que les étudiants fictifs sont des cas où une université gonfle ses effectifs. Par exemple, si vous avez un effectif de 100 étudiants et que vous en présentez 150, cela signifie que vous avez 50 étudiants imaginaires qui n’existent pas. Malheureusement pour mes accusateurs, les universités privées ne fournissaient pas de listes. C’était le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui venait dans les salles de classe pour contrôler, identifier et compter le nombre d’étudiants. Le chiffre trouvé par le ministère était ensuite inscrit dans le contrat signé par les fondateurs des 30 universités privées qui faisaient partie du programme. Par conséquent, ces universités ne pouvaient pas gonfler les chiffres. Il suffit donc de demander au ministère de l’Enseignement Supérieur, car c’était eux qui venaient effectuer les contrôles. En ce qui concerne Kofi Annan, permettez-moi de rappeler simplement qu’à cette époque, nous avions en moyenne 3 500 boursiers. Aujourd’hui, après l’élimination de tous les boursiers, l’université Kofi Annan enregistre chaque année le double de ce nombre ; soit plus de 2 000 étudiants par an, sans compter les boursiers. Donc, la performance de l’université réside dans la qualité de l’enseignement dispensé. Soit l’État paie pour les boursiers, soit ce sont les parents qui paient. Aujourd’hui, Kofi Annan a le double du nombre d’étudiants. Par conséquent, je pense que ces accusations sont sans fondement », a-t-il précisé.

En outre, le président du PADES a rappelé qu’après toutes les enquêtes menées par le régime d’Alpha Condé et par la CRIEF concernant le dossier des étudiants fictifs, il a été établi que les accusations étaient sans fondement.

« Je pense qu’il s’agit d’accusations politiques, ce qui est normal dans le jeu politique où les gens avancent des accusations sans fondement. Il y avait 30 universités dans le programme, donc l’acharnement contre Kofi Annan est purement politique et médiatique. Cependant, cela a été vérifié à la fois par le professeur Alpha Condé lui-même et par la CRIEF, et les deux enquêtes ont conclu que les accusations étaient sans fondement et le dossier a été abandonné. Ainsi, je pense qu’il s’agit simplement d’accusations politiques », a affirmé le Dr Ousmane Kaba.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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