Manque de routes, d’enseignants, de structures sanitaires…. SOS pour la CR de Mafara (Dalaba)

La commune rurale de Mafara, située à 65 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Dalaba, est confrontée à d’énormes difficultés. Aux difficultés sur le plan sanitaire s’ajoutent le manque d’enseignants pour les écoles de la localité et le mauvais état des routes qui rendent Mafara quasi-inaccessible. Interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, le maire Abdourahmane Diallo est revenu sur ce qui est fait pour changer la donne et lance un appel aux autorités pour sauver sa collectivité.

Selon Abdourahmane Diallo, maire de la commune rurale de Mafara, cette collectivité compte 6 (six) districts alors que la création d’un 7ème district est en cours. « Notre commune comprend six (6) districts : Mafara centre, Seriyâbhé, Kétiguiah, Tamikhouré, Dondé et Pennoun. Nous avons proposé de créer un nouveau district à Niogo, parce que cette localité est l’un des secteurs les plus peuplés dans la sous-préfecture de Mafara. Niogo a en son sein 11 secteurs avec plus de 3000 personnes », a fait savoir le maire Abdourahmane Diallo.

Abdouramane Diallo, maire de commune rurale de Mafara

Depuis la mise en place de cette équipe communale, plusieurs actions ont été menées selon le maire Abdourahmane Diallo. « Depuis notre installation, nous avons fait des ouvrages de franchissement. Nous avons fait une route en perçant la brousse. Nous avons construit des ponts qui ne sont pas financés par l’Etat. Nous avons percé une route à Tamikhouré qui mène vers Kétiguiah et réalisé un pont. Tout ça, c’est grâce à l’appui et au financement de la communauté, surtout les ressortissants. L’année dernière, toute la population de Mafara et de Dalaba s’était mobilisée pour le renouvellement de la sous-préfecture, à savoir mettre la peinture, réparation des routes. Avec l’Agence nationale pour le financement des collectivités (ANAFIC), nous avions obtenu un budget d’un milliard cent millions et quelques. Nous avons pu réaliser également des postes de santé à Madina. La jeunesse voulait avoir une maison des jeunes. Mais nous étions dans le besoin d’urgence de faire un autre poste de santé dans un village très éloigné qui n’avait pas une structure sanitaire. Si quelqu’un ou une femme enceinte tombait malade, on le transporte dans un hamac ou sur une moto sur des routes enclavées. Dans le district de Tamikhouré aussi, nous avons réalisé un poste de santé. En 2022/2023 nous avons obtenu un budget de 300 millions GNF, mais nous avons trouvé qu’on ne peut pas faire une maison de jeunes. Alors, ce montant nous a permis de construire un logement du personnel de la santé. Auparavant, ils étaient logés dans un bâtiment en location », a fait savoir monsieur Diallo.

L’autre difficulté rencontrée par Mafara est liée au manque d’enseignants. « Nous avons plusieurs écoles, y compris des collèges. Mais la plupart des enseignants sont des contractuels, il faut qu’on les paye. A l’heure actuelle, nous avons plusieurs contractuels d’Etat qui ne sont pas payés. Ils ont des arriérés de 7 mois. Alors, nous demandons une aide à tous les nouveaux ».

L’autre casse-tête chinois est l’enclavement de la localité de Mafara, presque inaccessible de tous les côtés. « Nous avons des difficultés liées à la route.  Entre Mafara et Ditinn, ça peut faire trois mois qu’un véhicule ne vient pas ici. De Ditinn à Mafara en passant par Fougoumba et Kourou Maninka… Il y a 7 km entre Mafara et Kourou Maninka, et entre Kourou Maninka et Mafara, il y a également 7 km. Ensuite, de Fougoumba à Ditinn, il y a 7 km. Toutes ces routes sont dégradées et le véhicule ne passe même pas, surtout en période hivernale. Et c’est notre principale route pour se rendre au chef-lieu de la préfecture. De notre côté, nous faisons la réparation des routes. Il y a de cela à peu près 20 ans, des machines ont été envoyées à travers un ex préfet de Dalaba, natif d’ici. Il avait envoyé un bulldozer pour désenclaver les villages. Depuis lors, il n’y a jamais eu la présence de machines ici. Il y a 65 km qui nous séparent du chef-lieu de la préfecture de Dalaba. Mais la route est grattée jusqu’à Ditinn. Il faut souligner qu’ils avaient gratté la route de Dalaba à Kankalabé en passant par Ditinn, Kébaly et Bodié, où ils continuent à travailler. Cependant, en quittant Ditinn pour Mafara en passant par Fougoumba et Kourou, le gouvernement n’a rien fait. Nous lançons un appel solennel au gouvernement de la transition, aux bailleurs de fonds, aux personnes de bonne volonté de nous aider surtout dans les infrastructures routières et autres. La population fait l’agriculture et l’élevage. Mais rien ne peut marcher sans route. Avec nos maigres recettes, on apporte des blocs de pierres à travers des camions en mobilisant la population pour aménager certaines parties », a-t-il fait savoir.

De retour de Mafara, préfecture de Dalaba, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

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