Conakry : 3 gérants d’une agence de distribution d’images jugés pour 18 millions 600 mille GNF

Abdourahmane Diallo, et deux dames (Adama Youla et Mamadou Maladho Diallo), des agents commerciaux pour une agence de distribution d’images de Canal, sont poursuivis pour abus de confiance et complicité. Des faits qu’ils ne reconnaissent pas à la barre du tribunal de Dixinn où se tient leur procès. A l’audience de ce mardi, 18 juillet 2023, les 3 compagnons ont eu à s’expliquer dans cette affaire qui les oppose à Souleymane Barry, partie civile dans cette affaire qui leur réclame la somme de 18 millions 600 mille francs guinéens, a appris une journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès.

Présenté comme le cerveau de cette affaire d’abus de confiance, Abdourahmane Diallo est en détention depuis le 24 mars 2023. Cet agent commercial de Canal + est accusé d’avoir reçu un client à l’agence à la date du 21 mars dernier, encaissant la somme de 18 millions 600 mille francs guinéens sans rendre compte. Des accusations qu’il rejette en bloc. « On travaille ensemble depuis 2018 et tout allait bien. Je n’ai jamais eu de problèmes. La date du 21 mars dernier, nous avons reçu un client à l’agence, monsieur Condé. Il avait cinq abonnements. Pour un début, une année. Il est venu à l’agence pour l’abonnement et a payé 12 millions 750 mille GNF pour 5 décodeurs. Ça a été versé à la comptabilité. Le client a sollicité une facture pro-forma de 18 millions 600 mille francs guinéens pour des fins d’analyses d’abonnement canal. On lui a donné et il est parti. On a juste encaissé le montant de 12 millions 750 mille francs guinéens », a dit Abdourahmane Diallo, qui a fait savoir que cette facture n’a pas d’impact négatif sur la comptabilité de l’agence.

À son tour, après avoir soutenu que la facture pro-forma n’a pas de répercussions sur l’agence, Adama Youla, célibataire sans enfants, domiciliée au quartier Wanindara dans la commune de Ratoma, a confirmé la déclaration d’Abdourahmane Diallo. « On a juste encaissé 12 millions 750 mille GNF. Je suis l’assistante numéro 2. Mon rôle, c’est de m’occuper des clients et de bien les accueillir. Abdourahmane n’a pas établi la facture pro-forma. Habituellement, on le fait. Mais, là, franchement, je ne sais pas pourquoi on est poursuivi », s’est interrogée Adama Youla, agent commerciale.

Appelé à la barre pour sa version des faits, Mamadou Maladho Diallo, une dame mariée et mère deux enfants, domiciliée au quartier Cosa, parle d’antécédents entre elle et le PDG de l’agence. « Il y a eu des antécédents. Après avoir travaillé avec lui pendant 6 ans, on a demandé des contrats sur papier. Il m’a demandé aussi un jour de l’accompagner dans mon village pour chercher des bénédictions chez les chérifiens. Je n’ai pas pu. Je lui ai dit que mon mari n’accepterait pas. Il a aussi dit que j’ai épousé quelqu’un et non lui. Mes collègues peuvent témoigner… ».

Pour sa part, l’avocat de la défense a estimé que l’agence n’a enregistré aucun préjudice. « Pour le moment, il n’a pas apporté de preuves que 18 millions 600 mille francs guinéens ont été encaissés. Monsieur Condé, le client, n’a jamais porté plainte contre l’agence », a-t-il dit, avant de solliciter une remise en liberté de son client avant le renvoi du dossier. « Monsieur le président, sa mère est malade et sa femme vient d’accoucher. Mon client est détenu depuis le 24 mars ».

Après avoir entendu l’avis de la représentante du Ministère Public, Djénè Cissé, qui ne s’est pas opposée à la demande de l’avocat de la défense, le juge audiencier, Amadou Simakan, a ordonné la mise en liberté du prévenu, Abdourahmane Diallo, avant de renvoyer le dossier au 27 juillet 2023 pour la comparution de la partie civile.

À suivre !

 Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19 

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