Un employé de la MUTRAGUI à la barre pour avoir renversé une dame : « elle va bien, mais sa jambe est amputée… »

Mohamed Aliou Bah de la société MUTRAGUI (Mutuelle des Transporteurs de Guinée) est accusé d’atteinte involontaire à l’intégrité physique de dame Mariama Sy Savané, au tribunal de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. Il est accusé d’avoir renversé la dame avec une voiture appartenant à la société MUTRAGUI. Un accident qui a provoqué l’amputation de la jambe de dame Mariama Sy Savané. Aujourd’hui, les deux parties sont en désaccord sur les montants remboursés par dame Sy Savané pour son traitement, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’audience ce mardi 18 juillet 2023, c’est Alhassane Sy Savané, représentant de dame Mariama Sy Savané, qui a expliqué ce qui s’est passé dans cette affaire.  « Le jour de l’accident, les parents de Mohamed Aliou Bah étaient présents à hôpital. Ils sont toujours restés au chevet de ma sœur. On a déboursé plus de 20 millions pour l’achat des médicaments de ma sœur. La société MUTRAGUI nous a demandés de faire une demande pour qu’elle nous donne l’argent dans le traitement de ma sœur puisqu’elle avait promis de le faire. Pourquoi ? Parce qu’elle est responsable de l’accident. Mais jusqu’à aujourd’hui, la MUTRAGUI n’a pas participé au traitement de ma sœur et refuse de nous rembourser l’argent dépensé. À chaque fois que nous allons vers elle pour l’argent, elle nous sort des excuses inutiles. Aujourd’hui, ma sœur va bien, mais elle a la jambe amputée. Donc, nous demandons que le tribunal nous aide à obtenir réparation. La société MUTRAGUI doit tenir sa promesse. Nous ne voulons que ça », a laissé entendre monsieur Sy Savané.

Après avoir écouté la version de la partie civile, le tribunal va appeler le représentant de la MUTRAGUI à la barre. « Le véhicule, l’auteur de l’accident de madame Sy, est effectivement le nôtre. Les frais de traitement de la victime n’ont pas été pris par nous, mais par les parents de la dame. Nous avons aussi reçu les papiers du traitement de la victime. Nous avons déboursé la somme de 11 millions GNF, suite aux conseils du médecin de notre entreprise pour le traitement de sa sœur, que le frère a accepté d’ailleurs. Mais, pour des problèmes de qualification et de procédure, le frère ne pouvait recevoir la somme, il y a toute une procédure derrière qu’il doit remplir pour ça et par la suite, nous le ferons », a dit Mabinty Kala Sylla.

Il poursuit en imputant la responsabilité du retard du paiement des frais de traitement à la mauvaise foi des médecins guinéens. « Les papiers que les parents de la victime nous ont remis, il y a une surfacturation des frais. Et nous, avec les conseils de notre médecin en chef, nous connaissons les vrais frais de traitement de la prise en soin, c’est pourquoi nous avons proposé cette somme de 11 millions par rapport au 20 millions de la partie civile. Le prix réel des services des médecins ne reflète pas la facturation normale de chaque traitement. Le problème, c’est que les médecins gonflent les prix et nous, notre entreprise paye en fonction des vrais prix. Nous suivons le principe », a-t-il lâché.

Par la suite, c’est l’avocat de la défense qui va prendre la parole pour soumettre une requête au tribunal. « Monsieur le président, la partie civile demande le versement d’une provision de 30 millions GNF à la victime pour la suite du processus de traitement de Mariama Sy. Vous savez qu’elle va certes bien aujourd’hui ; mais, il y a d’autres dépenses manifestes plus tard, et la partie civile vous l’a dit, elle n’a pas les moyens. Donc, ça serait vraiment normal et salvateur que cette provision nous soit accordée. Et nous savons que lorsque les calculs de tout le traitement seront effectués, la somme que MUTRAGUI devrait payer à la partie civile serait beaucoup plus intéressante que ça », a dit l’avocat.

Après avoir rejeté la demande de l’avocat de la défense, le président du tribunal agréé la volonté du ministère public Alpha Bacar Cissé, en accordant la mise en liberté du prévenu sous caution, avec le paiement d’une somme de 1 million de francs guinéens. Le dossier est renvoyé au 25 juillet 2023 pour la communication des documents de la procédure.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com 

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