Procès du 28 Septembre : « au moment où je sautais, on m’a tiré au niveau de la jambe », (Mamadou Cherif Barry)

Mamadou chérif Barry, né en 1997, couturier de profession, est l’une des parties civiles qui a comparu devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry au compte du procès du 28 septembre 2009. A la barre ce lundi, 24 juillet 2023, le jeune homme dit avoir reçu une balle au niveau de la jambe quand il escaladait le mur du stade pour se sauver, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la barre, Mamadou Chérif Barry est revenu sur ce qu’il a subi lors de cette journée du lundi, 28 septembre 2009, à Conakry marquée par une répression sanglante.

« Le jour du 28 septembre, le matin, quand j’ai fini de prendre mon petit déjeuner, je suis sorti m’asseoir devant la maison. Après, il y a une foule qui est passée devant chez nous. Il y avait mon ami parmi la foule. Je les ai suivis, on est parti au stade. Quand on est venu au stade, on est parti à la tribune couverte. Il y avait de l’ambiance et la porte était déjà ouverte.

Quelques minutes après, on a vu Jean Marie Doré faire son entrée. Directement, on a entendu les gens dire « Wo Woulé » (vous mentez, ndlr). Après, ils ont commencé à jeter du gaz. Les gens couraient partout, les gens escaladaient la cour, chacun se sauvait. J’ai couru pour escalader le mur. Au moment où je sautais, on m’a tiré au niveau de la jambe et je suis directement tombé.

Il y a des gens qui sont venus me prendre, ils m’ont amené jusqu’au niveau de la porte. Ils m’ont déposé là-bas. Eux aussi, ils voulaient sortir.

Après, il y a deux personnes qui sont venues me toucher. L’un a dit qu’il y a quelqu’un qui est couché, l’autre a dit que lui, il est entre la vie et la mort, laissons-le.

Quelques minutes après, un groupe de personnes est venu me prendre pour m’envoyer à la gendarmerie de Baldé Bodié il y avait plein d’autres victimes couchées à terre. Ils nous ont pris pour nous envoyer à l’hôpital le plus proche à côté de la pharmacie Sacko. Un lieu qui a été saccagé. Les médecins m’ont donné le téléphone pour appeler mes parents et les informer que j’étais à l’hôpital, car ils avaient saccagé la pharmacie. Ils avaient peur qu’ils entrent dans l’hôpital. C’est après là-bas qu’on m’a transféré à Donka où j’ai passé 3 mois deux semaines.

Aujourd’hui j’ai du mal à marcher, je demande à ce que justice soit faite », a laissé entendre le jeune homme.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621 93 72 98

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