Amara Camara condamné pour outrage à magistrat à Conakry : « ce jour, le juge était habité par Satan… »

Amara Camara, fonctionnaire à la retraite au compte du Ministère des Affaires Etrangères, a été reconnu coupable d’outrage à magistrat dans la journée d’hier, lundi 24 juillet 2023, par le tribunal de première instance de Kaloum. Pour la répression, le vieil homme de 69 ans a écopé de trois mois de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 mille GNF. La partie civile dans cette affaire est Albert Noramou, juge d’instruction au tribunal de Kaloum, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Interrogé sur l’incident qui l’a opposé au juge d’instruction, Amara Camara, au bord des larmes, s’est confondu en excuses. « À l’origine, c’est ma fille qui a été victime de vol de sa moto. Après, celui qui a volé sa moto a été arrêté et conduit au commissariat. Le conducteur à qui ma fille a donné sa moto s’est aussitôt présenté là-bas. Quand ils ont été transférés au parquet ici, puisque le petit ne comprend pas français, il m’a appelé d’aller l’assister. Arrivé au tribunal de Kaloum, je me suis rendu au bureau du juge d’instruction. Une fois à l’intérieur, je me suis présenté à lui dans le but de l’aider à interpréter les propos de celui avec qui la moto de ma fille a été volé. Aussitôt, il a commencé à crier sur moi en ces termes : ‘’sors de mon bureau, sors… ‘’ Je lui ai fait savoir que je ne suis pas un enfant, donc de ne pas m’humilier de la sorte. Je suis entré ici parce que les bureaux de l’administration sont ouverts aux usagers. Malgré tout ça, il m’a dit de quitter son bureau, j’ai quitté. Quelques temps après, pendant que j’étais à la maison, le conducteur m’a rappelé de lui donner le numéro de la plaque de la moto en question, mais de peur qu’il n’oublie ou mélange les chiffres puisqu’il n’est pas allé à l’école, j’ai décidé moi-même de venir lui communiquer le numéro. Cette fois-ci, je ne savais qu’il était en instruction. Dès que je suis rentré, il s’est mis à crier encore en disant que pourquoi je le dérange. Il m’a encore chassé de son bureau avec toutes les humiliations. Ainsi, je suis sorti. Sur le chemin du retour, j’ai vu des agents de la garde pénitentiaire m’entourer. À mon âge-là, ils m’ont pris comme un bandit. Je lui ai demandé pardon il n’a pas voulu accepter. Finalement, j’ai été conduit à la maison centrale. Ce jour, le juge était habité par Satan. Sinon, je ne lui ai rien fait de mal. Mais moi, je lui pardonne et je lui demande aussi de me pardonner. Je regrette ce qui s’est passé », a expliqué le vieil homme, en sanglots.

Dans ses réquisitions, le Ministère Public a demandé la condamnation du prévenu à un mois assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 mille francs guinéens.

Dans son délibéré, le tribunal a déclaré le prévenu Amara Camara coupable du délit d’outrage à magistrat. Pour la répression, il est condamné à 3 mois de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 000 francs guinéens.

À noter que le plaignant dans cette procédure, en l’occurrence le juge d’instruction Robert Noramou, s’est désisté de son action. Ce, après les excuses du prévenu.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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