Abdoulaye Badra, étudiant nigérien à Conakry : « je serais prêt à m’engager dans l’armée si le Niger est attaqué »

Général Abdourahamane Tchiani, président du CNSP, la junte militaire qui a renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum

Le Niger vit une crise depuis le 26 juillet dernier, après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum du pouvoir à Niamey. Le pays est frappé par un embargo économique et financier imposé par la CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) qui exige le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’organisation sous-régionale a même menacé la junte du Général Abdourahamane Tchiani d’une intervention militaire pour ramener Mohamed Bazoum dans ses fonctions de chef de l’Etat du Niger. Toute cette situation inquiète les étudiants et ressortissants nigériens vivant en Guinée, loin de leur pays.

Rencontré à Conakry par un reporter de Guineematin.com hier, mercredi 9 août 2023, Abdoulaye Badra, étudiant nigérien, a dit être prêt à rejoindre les rangs de l’armée en cas d’attaque militaire contre le Niger.

« Moi j’ai contacté la famille au pays et on affirme que tout va bien là-bas, la situation est normale. Les citoyens vaquent à leurs occupations sans se soucier des menaces de la CEDEAO. Juste, on constate simplement que la France, malgré les restrictions du nouveau gouvernement, continuent de bafouer notre territoire, en libérant même des terroristes déstabilisant notre pays. Moi-même, je serais prêt à m’engager dans l’armée s’il arrivait que le Niger soit attaqué. Une façon de vous dire que je salue vraiment le coup d’État au pays », a-t-il dit.

Contrairement à Abdoulaye Badra, cet autre étudiant nigérien à Conakry, Hassan Huwa Goldi, a peur d’une intervention militaire dans son pays natal. Mais, il accuse aussi la CEDEAO d’ignorer les désirs du peuple nigérien dans cette situation de crise.

« Ce qui se passe dans mon pays, c’est vraiment déplorable. Je savais qu’en quittant là-bas qu’il était instable, avec naturellement le terrorisme, mais pas au point où on entend qu’il risque d’être attaqué. D’habitude, durant les vacances universitaires, j’allais souvent à Niamey pour passer les vacances avant de revenir en Guinée pour poursuivre mon cycle d’architecte. Mais là, j’ai peur d’y retourner au risque que je ne sois témoin d’une intervention militaire là-bas. C’est vraiment déplorable. Ceux qui dirigent vraiment la CEDEAO n’ont pas honte. Comment peuvent-ils vouloir attaquer un pays qui n’attend rien d’eux. On a tous vu dans les infos que le peuple nigérien saluait le coup d’État. La société civile était sortie massivement, même les partis politiques. Donc, qu’ils arrêtent leur mascarade. L’Afrique n’a pas besoin d’une institution aussi stupide », a indiqué Hassan Huwa Goldi.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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