Kindia : des journalistes outillés sur une couverture médiatique responsable du procès de 28 septembre

Une quarantaine de journalistes des médias publics et privés de la Basse Côte ont renforcé leurs capacités pour une couverture médiatique objective et responsable du procès du massacre du 28 septembre 2009. C’est à la faveur d’un atelier de formation, tenue les 10 et 11 août 2023 dans la ville de Kindia et initiée par ONU-Droits de l’Homme. La cérémonie a connu la présence des autorités administratives, de la direction régionale de l’information et de la communication, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Il s’agit de 42 journalistes venus des régions de Conakry, Boké et Kindia qui ont pris part à cet atelier de renforcement des capacités. Ils sont issus des médias publics (RTG, Radios Rurales) et de la presse privée.

Mme Aminata Kébé, représentante adjointe ONU-Droits de l’Homme en Guinée

Mme Aminata Kébé, représentante d’ONU-Droits de l’Homme en Guinée, est revenue sur les raisons cette initiative. « En tant que Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée nous faisons le monitoring, le suivi, en envoyant notre équipe tous les jours, voir le déroulement du procès et à voir s’il y a des problèmes à relever, voir comment gérer ça et comment le régler. Mais à partir de ce monitoring que nous avons remarqué au niveau de la couverture médiatique certains problèmes par rapport à la neutralité parfois de certains journalistes qui reprennent certains propos d’avocats, de victimes, de témoins ou d’accusés, plutôt qui ne sont pas en faveur de la réconciliation nationale. Et donc, connaissant le rôle important que des journalistes peuvent jouer par rapport à la perception des populations sur ces questions ».

Poursuivant, Mme Aminata Kébé est revenu sur les thématiques abordés et les actions déjà réalisées dans cette dynamique. « Nous avons jugé opportun de les rassembler pour renforcer leurs capacités sur les questions des droits humains, d’éthique et de déontologie en prenant en compte également la question du genre, parce qu’on sait que la question des violences sexuelles basées sur le genre est au cœur de ce procès. C’était dans ce sens que nous avons jugé utile de les ressembler depuis N’zérékoré, Kankan, après Labé et maintenant Kindia qui prend en charge également Conakry pour échanger sur ces questions. Avoir une compréhension commune et comment assurer la couverture médiatique de ce procès qui va voir l’objectif escompté dans la cohésion nationale. Nous avons le mandat de protéger, de promouvoir les droits humains », a-t-elle rappelé.

Elhadj Aboubacar Sidiki Diakité, gouverneur de la région administrative de Kindia

Le gouverneur de la région de Kindia, le Général Elhadj Aboubacar Sidiki Diakité, a interpellé les journalistes sur leur rôle dans la préservation de la paix et de la cohésion nationale. « Le présent atelier va vous doter d’outils précieux pour bien accomplir cette noble mission. D’ailleurs, je profite de cette occasion pour interpeller tous les organes de presse, mais aussi tous les services chargés de l’information et de la communication de la région administrative de Kindia, afin de mettre en œuvre les recommandations issues de cet atelier… ».

Morlaye Camara, Directeur régional de l’information et de la communication de la région de Kindia et Boké

De son côté Morlaye Camara, directeur régional de l’information et de la communication du de Kindia, est revenu sur le contexte de la tenue de cette formation. « Cet atelier est venu à point nommé sur des thèmes bien déterminés. Vous savez, le procès du 28 septembre est très sensible au niveau de la population. Il est alors relayé par les journalistes au niveau de la population. Mais parfois, les journalistes ont eu à faire certains dérapages. Pour corriger cela l’ONU-Droits de l’Homme a essayé d’organiser des séries de formations à l’intention des journalistes… Nous sommes là c’est parce qu’il y a la paix. Et cette paix-là doit être préservée. C’est ce que le partenaire ONU-Droits de l’Homme a compris, comment pouvoir booster le niveau des capacités des journalistes », a laissé entendre Morlaye Camara.

Zoseph Mansaré, journaliste de la Radio Espace Kindia, porte parole des participants

Au nom des participants, Joseph Mansaré a dit que cet atelier a répondu aux attentes des hommes et femmes de médias. « Ce présent atelier de formation des journalistes a permis de nous outiller sur les techniques de reportage équilibré et aussi sur des questions de réconciliation nationale parce que certains de nos concitoyens pensent que ce procès du massacre du 28 septembre 2009 est un procès, entre-autre, ethnique. Donc, pour nous journalistes, il est question de trouver une approche journalistique responsable pour atténuer la situation, c’est-à-dire chercher à déconstruire cette idée », a-t-il déclaré.

Amadou Bailo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

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