Dégradation du tronçon T6-ENTA (Conakry) : le cri de cœur des conducteurs d’engins roulants

La pluie bat son plein à Conakry depuis le début du mois d’août. Une situation qui complique la situation de nombreux citoyens, notamment dans la circulation routière. Les conducteurs d’engins de transport en commun se disent très affectés par ces fortes pluies avec de nombreux risques sur des routes défoncées. C’est le cas de ceux qui empruntent le tronçon Transversale numéro 6 (T6) pour ENTA marché, dans la commune de Matoto. Interrogés ce lundi, 14 août 2023, ils ont exprimé leurs difficultés.

Sylla Alia, conducteur de taxi

Sylla Alia, conducteur de taxi, affirme que cette route est livrée à elle-même, avec un désintérêt de l’État. « Cette route que vous voyez est laissée à elle-même. Elle n’a jamais été entretenue par le gouvernement. C’est pourquoi, cette route est mauvaise. Ça fait des années qu’elle est dégradée, qu’elle est gâtée. Pourtant, nous payons des taxes avec les syndicats, mais on ne sait pas ce qu’ils font avec cet argent. L’État est venu une fois ici pour une inspection en vue de bitumer la route. Mais depuis que leurs missionnaires sont venus jeter coup d’œil, on ne les a plus revus. Maintenant, nous payons les frais de leur abandon. Tout le temps, nos machines se gâtent… Les gens de la Casse sont aussi responsables de l’état de la route. Les mécaniciens et les vendeuses aussi au bord de la route. Ils viennent au beau milieu de la route pour y travailler, participant ainsi à cette dégradation de la route. La pluie à elle seule n’a pas détruit la route », a lâché le taximan.

Mamadou Aliou Baldé, chef de ligne adjoint des motards du tronçon de T6 à Enta

Mamadou Aliou Baldé, chef de ligne adjoint des motards du tronçon de T6 à Enta, exprime les conséquences quotidiennes de cette dégradation de la route. « Aujourd’hui, avec la dégradation de cette route, il y a des voitures qui ne peuvent pas circuler à cet endroit. Des motos, en longueur de journée, sont au garage parce qu’après un tour ou deux, leurs pneus sont crevés. Des embouteillages se créent tous les jours ici. Des embouteillages de 2 heures ou 3 heures, paralysant nos activités ici. Ce n’est pas du tout facile notre quotidien ici… ».

Poursuivant sa narration, Baldé Mamadou Aliou apporte une précision concernant les moyens permettant la reconstruction de la route : « Moi, je suis membre du syndicat qui prélève tous les jours des taxes avec les motards ici et cet argent normalement sert à pallier et régler des situations de ce genre. Mais, quand nous envoyons l’argent prélevé comme taxes à la commune, on ne sait pas qu’est-ce qu’elle en fait réellement. Mais l’argent devrait servir à réparer aussi des routes détruites. L’État doit entendre notre cri et venir arranger cet endroit. Nous vivons un vrai calvaire. Il est déjà venu inspecté, qu’il revient travailler à présent », a-t-il martelé.

 

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com 

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