Tout savoir dans l’affaire Kabinet Sylla, « Bill Gates » : Me Almamy Samory Touré et Aly Touré à Guineematin

Kabinet Sylla, alias Bill Gates

La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a prononcé un non-lieu le mercredi, 16 août 2023, dans l’affaire Kabinet Sylla, alias Bill Gates, ancien Intendant général à la présidence sous le régime Alpha Condé. Alors que les avocats de la défense exprimaient leur joie de cette décision de la première chambre de l’instruction de la CRIEF, le parquet dirigé par le procureur spécial Aly Touré a fait appel devant la chambre de contrôle de l’instruction. Ce qui prolonge le maintien en détention du PDG de Djoma Group, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Kabinet SYLLA, né en 1965 à Siguiri, opérateur économique, résidant au quartier Nongo, Commune de Ratoma, Conakry, de nationalité guinéenne, défendu par les avocats Maitres Lanciné SYLLA, Almamy Samory TRAORE, Jean Marie Lamine KAMANO, Joseph LOUA et Moussa DIALLO, tous membres du Barreau de Guinée, est poursuivi devant la CRIEF par l’État guinéen et le parquet spécial pour diverses infractions économiques et financières.

Selon nos informations, le procureur spécial près de la CRIEF avait saisi la chambre d’instruction suite à un réquisitoire introductif en date du 27 janvier 2022, visant à ouvrir une enquête judiciaire contre DJOMA SA, DJOMA LOGISTIQUE et DJOMA GROUPE SA, appartenant à Kabinet Sylla, alias « Bill Gates », pour des accusations de corruption dans le secteur privé, détournement de fonds publics, recel de fonds publics, falsification de documents officiels, vol en bande organisée, enrichissement illégal, abus de pouvoir, blanchiment d’argent et complicité.

À la fin donc de l’enquête, la première chambre de l’instruction de la CRIEF a rendu sa décision hier mercredi 16 août 2023, prononçant un non-lieu en faveur de Kabinet Sylla, ancien Intendant général à la présidence de la République durant le règne d’Alpha Condé. Cette chambre spéciale de contrôle de la CRIEF a, selon un des conseils de Bill Gates, a ordonné non seulement la restitution de ses biens saisis, mais également le dégel de tous ses comptes bancaires personnels et de sa société.

Dans un entretien avec un reporter de Guineematin.com, Me Almamy Samory Touré, membre du collectif des avocats de la défense, a exprimé sa satisfaction face à cette décision, la qualifiant de courageuse et affirmant qu’elle rétablit l’honneur de Kabinet Sylla. Il a souligné que les allégations portées contre son client étaient infondées et que la décision permettait de restaurer la confiance entre sa société et les partenaires.

Me Almamy Samory Touré, avocat

« C’est une décision de non-lieu qui atteste qu’il n’y a pas de charges contre Mr Kabinet Sylla. Tout ce qui lui avait été reproché n’était pas fondé et en conséquence, il a été ordonné que tous ses biens qui ont été saisis soient restitués, ses comptes et ceux de ses entreprises soient libérés. Il a été également ordonné dans cette même décision la levée de l’interdiction de sortir du territoire national. En substance, c’est de ça qu’il s’agit », a expliqué Me Almamy Samory Touré.

Par rapport à cette ordonnance, poursuit-il, « nous sommes soulagés car nous avons toujours soutenu qu’il n’était responsable de rien, qu’il n’avait rien fait de mal. C’est un homme qui a légitimement bâti sa fortune, l’a mise au service du peuple de Guinée en créant des entreprises et en employant des guinéens. Il avait acquis ses biens bien avant d’occuper un poste, et sa nomination à un poste n’a rien à voir avec de prétendus détournements. Après près de deux ans d’enquête, le juge conclut qu’il n’y a aucune preuve, ce qui est sensé. Cela rétablit son honneur et l’image de sa société, ternie par des doutes. Nous remercions les juges pour cette décision courageuse, car il n’est pas facile de prendre une telle décision en toute responsabilité… ».

Aly Touré, procureur spécial près la CRIEF

Du côté du parquet, le procureur spécial, Aly Touré, qu’un reporter de Guineematin.com a joint au téléphone, dit avoir fait appel de la décision devant la deuxième chambre de contrôle de l’institution de la CRIEF.

Ce qui fait que l’ordonnance de la première chambre de l’instruction ne peut être exécutée en attendant une confirmation ou infirmation autre décision.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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