Suite à la suspension du juge Moussa Camara et du substitut du procureur de la même juridiction, Cé Avis Gamy, par le ministre de la Justice, l’Association des magistrats de Guinée (AMG) a décidé de faire un débrayage pour protester contre cette décision. Au tribunal de première instance de Labé, le mot d’ordre est largement suivi ce lundi, 21 août 2023. Un mouvement qui affecte des citoyens venus dans ce tribunal pour chercher des documents administratifs rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Le tribunal de première instance de Labé connaît une paralysie suite à la colère des magistrats, mécontents de la décision de suspension de deux magistrats. Toutes les activités sont aux arrêts ce lundi.
Les quelques citoyens venus chercher des documents administratifs repartent insatisfaits à cause du boycott des activités par les magistrats. Face à la situation, Mamadou Samba Diallo ne cache pas son amertume. « Je suis venu ce lundi matin pour récupérer des papiers, mais j’ai trouvé qu’ils sont toujours en grève. Là, je n’ai pas d’autres choix que de retourner à la maison. Je reconnais que ces magistrats sont dans leur plein droit d’aller en grève, mais ces papiers aussi sont urgents pour moi. Cela fait deux semaines que je viens ici, mais jusqu’à présent, je n’arrive pas à récupérer mes documents. J’invite vraiment le ministre de la Justice et les magistrats à s’entendre pour éviter de causer du tort aux citoyens », a-t-il sollicité.
Même son de cloche chez Abdoulaye Ousmane Diallo, un autre citoyen qui se plaint de l’impact de la cessation des activités par les magistrats. « La semaine dernière, je suis venu déposer des jugements supplétifs afin d’obtenir un extrait de naissance et une carte d’identité biométrique. J’ai des neveux qui doivent rentrer au Sénégal, mais je comprends qu’ils ne pourront pas rentrer à la date indiquée. Ils nous avaient programmé aujourd’hui lundi pour la récupération de ce jugement supplétif, mais nous sommes venus et ils nous ont fait savoir qu’ils sont en grève. Cette grève va beaucoup nous impacter parce que les enfants doivent rentrer dans trois jours et je n’ai aucune idée de la durée que cette grève prendra. J’invite le ministre et les magistrats à dialoguer pour trouver un terrain d’entente parce qu’il y a beaucoup de dossiers en instance », a laissé entendre notre interlocuteur, pris au dépourvu.
Pour le moment, les magistrats campent sur leur position et exigent que leurs collègues suspendus soient rétablis dans leur fonction avant la levée de leur mouvement.
Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
