Comment mettre fin aux 148 conflits à Siguiri ? Elhadj Sékou 3 Magassouba à Guineematin (interview)

Elhadj Sékou 3 Magassouba, président de la commission de prévention et de règlement social des conflits (Siguiri)

Face à la nécessité de maintenir la paix dans la Préfecture de Siguiri, la coordination et le préfet de Siguiri ont créé la Commission préfectorale de prévention, de médiation et de règlement social des conflits communautaires. Lors d’une interview exclusive accordée à l’envoyé spécial de Guineematin.com, Elhadj Sékou 3 Magassouba, le président de cette commission, a abordé les démarches à suivre pour restaurer le tissu social dans les zones en proie à des conflits.

On apprend par exemple que grâce à ses antennes, la Commission préfectorale de prévention, de médiation et de règlement social des conflits communautaires est présente dans chacune des 20 sous-préfectures et dans la commune urbaine de Siguiri. À l’instar de la grande commission, ces antennes travaillent en étroite collaboration avec les notables, les autorités locales et la société civile de leurs zones respectives dans le but de trouver des solutions durables aux conflits.

Cet organe consultatif ne détient pas de pouvoir de coercition. Il agit de manière neutre, sans prendre position en faveur d’une des parties. En cas de refus de l’une des parties en conflit de signer le rapport final, une mention spéciale sera incluse.

Notre reporter, Kaïn Naboun Traoré, a décrypté pour vous cet entretien !

Guineematin.com : la préfecture de Siguiri connaît aujourd’hui 148 conflits dont 79 en justice. Quelles sont les actions que vous avez entreprises pour résoudre ces différends ? 

Elhadj Sékou 3 Magassouba : au jour d’aujourd’hui, nous avons effectivement commencé à travailler. Les dossiers qui sont au niveau de la justice c’est au niveau de la justice. Si nous devons intervenir dans ça, il faut que ça soit fait de façon sociale. C’est ainsi nous avons entamé l’histoire qui est entre Kourouba et Sininko (sous-préfecture de Niagassola). L’affaire est à la justice mais socialement nous avons rencontré toutes les entités une à une jusqu’à avoir un apaisement. Présentement il y a de l’accalmie au niveau de ces deux entités, mais ce n’est pas encore fini. C’est à ce niveau où nous sommes présentement.

Guineematin.com : quelles sont vos perspectives pour réussir ce combat ?

Elhadj Sékou 3 Magassouba : ce que nous comptons faire dans le futur, il s’agit maintenant d’installer nos antennes dans toutes les sous-préfectures qui vont nous représenter là-bas. Ces antennes auront pour mission de prévenir les histoires qui vont naître au niveau de leurs localités. Ces antennes vont travailler étroitement avec le doyennat, l’autorité sous-préfectorale.

Guineematin.com : selon vous, quelle est la piste la plus favorable pour mettre fin aux conflits à Siguiri ?

Elhadj Sékou 3 Magassouba : la piste la plus favorable pour nous, il faut d’abord passer par la sensibilisation, faire des émissions, expliquer effectivement aux populations ce qu’elles sont en train de faire. Ce qui nous a emmené dans tout ça,  c’est l’ambition démesurée des citoyens. Siguiri n’était pas comme ça. Siguiri que j’ai connu hier et Siguiri que je connais aujourd’hui il y a une large différence. Les gens sont animés par une ambition démesurée,  voilà la vraie cause de ces conflits. Nous nous allons passer par tous les moyens pour procéder à la sensibilisation des citoyens pour qu’ils puissent comprendre l’enjeu de ces conflits.

Guineematin.com : la délimitation des localités fait-elle partie de vos priorités ?

Elhadj Sékou 3 Magassouba : effectivement. Quand nous nous rendons dans une localité, nous prenons contact le doyennat qui connaît la situation géographique du milieu, ensuite l’autorité sous-préfectorale. Quand nous aurons toutes ces informations nous les remontons maintenant à qui de droit. C’est-à-dire à monsieur le préfet qui a le dernier mot à dire.

Guineematin.com : quels sont vos messages à l’endroit des populations des zones conflictuelles de Siguiri !

Elhadj Sékou 3 Magassouba : je les invite à cesser l’histoire (de conflits) car l’histoire ne construit pas. Ce qu’on peut avoir dans la paix on ne peut avoir ça dans l’histoire. Toujours nous disons, nous voulons la paix, nous voulons la paix, nous voulons la paix mais les conditions qu’il faut pour avoir la paix, les gens ne font pas ça. Nous sommes déterminés à sortir au niveau de toutes les sous-préfectures pour une grande sensibilisation. C’est ce que nous comptons faire.

Entretien réalisé par l’envoyé spécial de Guineematin.com, Kaïn Naboun Traoré 

Tel : 00224 621144891 

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