Matam (Conakry) : le syndicat des mototaxis accuse le maire « d’arnaque » et menace de se faire entendre

Rien ne va plus entre la section syndicale des mototaxis de la commune de Matam et le maire Ismaël Condé. Les conducteurs de mototaxis, affiliés à la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), accusent le maire de vouloir les arnaquer à travers la vente d’autocollants et de gilets. C’est ce qu’a indiqué Ibrahima Diallo, secrétaire général de la section syndicale des mototaxis de Matam dans la journée d’hier, lundi 28 septembre 2023. Au micro d’un reporter de Guineematin.com, le syndicaliste menace de paralyser le secteur rien n’est fait pour changer la donne.

« Le problème est que le maire Ismaël Condé nous impose des choses qui, selon nous, sont anormales. Il veut s’impliquer dans nos activités. Or, on verse régulièrement des taxes à son niveau et même pas au niveau du receveur communal », a dit d’entrée de jeu Ibrahima Diallo.

Ibrahima Diallo, secrétaire général de la section syndicale des moto-taxis de Matam

Poursuivant, le syndicaliste a apporté des détails précis sur les raisons du litige. « Le maire exige de nous d’acheter avec lui les autocollants et les gilets. Or, nous en tant que syndicat, nous avions l’habitude d’acheter les gilets avec nos partenaires TVS, on décore et puis on donne aux motards. Par rapport aux autocollants, ça n’existe dans aucune commune à Conakry. Il nous a dit qu’il va nous vendre les gilets à 50 000 francs guinéens et que le syndicat aura son intérêt à hauteur de 15 000 GNF. Pour l’autocollant, il a dit que c’est à 100 000 GNF. Nous, on a dit qu’on ne peut pas accepter tout cela puisque ce n’est pas national. On lui a également dit qu’on ne peut s’associer à lui pour arnaquer nos éléments. C’est du jamais vu, l’autorité n’a jamais vendu les gilets. Ce sont les syndicalistes qui s’occupent de ça », a-t-il expliqué.

À en croire toujours à notre interlocuteur, le maire Ismaël tente de s’immiscer dans la gestion des mototaxis. Ce qui, selon lui, revient plutôt à la CNTG. Plus loin, il accuse le maire d’avoir nommé de façon unilatérale un coordinateur chargé de la vente des tickets et des gilets. « Comme on n’a pas obtempéré, il a nommé quelqu’un pour coordonner l’activité des mototaxis de Matam. Du coup, on lui a dit que le syndicat est autonome. Donc, ce n’est pas normal. On lui a fait savoir que nous, pour élire nos responsables, on passe par un congrès ; il n’a pas voulu comprendre. Finalement, le nouveau promu, Balla Condé, qui serait son frère selon nos informations a formé une équipe pour descendre sur le terrain. Sur le terrain, les motards ont refusé de le reconnaître comme coordinateur. Vu que les syndiqués ont refusé d’obéir celui qu’il a nommé, il veut utiliser la force pour imposer celui-ci. Quand Balla Condé et son équipe viennent maintenant, ils demandent aux motards de quitter leur point de stationnement. Balla Condé dit aux gens : comme vous ne m’avez pas reconnu, personne d’entre vous ne s’arrêtera ici. Il dit ensuite seuls ceux qui accepteront d’acheter les tickets avec lui vont stationner là-bas. Son objectif, c’est faire le commerce avec les motards ; et nous on est pas là pour faire le commerce avec nos syndiqués, on n’est là pour défendre leurs intérêts », a martelé Ibrahima Diallo.

Enfin, ce leader syndical déplore le non aboutissement de leurs démarches auprès des conseillers communaux de Matam. Devant cet état de fait, les syndicalistes menacent de lancer le mot d’ordre de grève si rien n’est fait. « On a entrepris beaucoup de démarches auprès des conseillers et d’autres fonctionnaires de la commune, mais en vain. C’est pourquoi, si rien n’est fait, nous comptons organiser une grande manifestation pour nous faire entendre. Mais avant, nous demandons l’implication de madame la gouverneure de Conakry et du ministre des Transports avant que la situation ne dégénère… ».

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27 

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