Absence des leaders des Forces vives à la manif du 05 septembre : le regard d’Abdoulaye Sadio

Abdoulaye Sadjo Diallo, journaliste indépendant et acteur de la société civile

Les Forces Vives de Guinée (FVG) comptent battre le pavé à Conakry demain mardi, 05 septembre 2023, pour dénoncer la conduite de la transition. Une marche prévue le jour du 2ème anniversaire du coup d’État contre le président Alpha Condé et qui a porté au pouvoir le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya. Mais, le constat révèle que certains leaders des Forces vives sont absents du pays ou sont empêchés pour des raisons de procédure judiciaire. Des citoyens de Conakry redoutent des scènes de violences et dénoncent l’interdiction permanente des manifestations pour les voix dissonantes.   

A la veille de la manifestation des Forces vives de Guinée (FVG), des citoyens de Conakry se sont exprimés sur cette actualité brûlante. C’est le cas du journaliste indépendant et activiste de la société civile Abdoulaye Sadjo Diallo. Interrogé par un reporter de Guineematin.com, notre confrère estime qu’on ne devait pas interdire les manifestations.

« Nous savons que c’est déplorable ce qui se passe quand il y a manifestation sociopolitique dans le pays, du fait que les différents acteurs ne jouent pas leur rôle, engendrant ainsi des complications. Mais, cela ne doit pas permettre à un chef d’État du pays d’interdire les manifestations. Ce n’est pas suffisant et ça donne la liberté à celui qui se trouve au pouvoir de faire ce qu’il veut puisqu’il a trouvé un moyen de dissuader les voix dissonantes. Si les manifestations sont interdites, alors pourquoi autoriser le concert de Takana Zion, Oudy 1er et maître Hitman demain ? »

Interrogé sur l’absence de certains leaders des  forces vives qui appellent aux manifestations, Abdoulaye Sadjo Diallo pense que cela ne découragera pas les autres responsables du mouvement à se battre sur le terrain. « Ces gens-là ont senti l’espoir à travers les discours prononcés par les putschistes le 05 septembre et ont décidé de rentrer au pays. Mais après, ils ont estimé que la transition n’était justement pas démocratique, et décidé de reprendre la lutte. Ils se sont retrouvés en prison avant d’être poussés à quitter le pays. Qu’est-ce que vous voulez ? Toute leur arme sera ce qu’ils font depuis toujours : appeler à manifester, demander aux gens de sortir pour exprimer leur mécontentement et protester contre le régime en place… Certes, ils ne sont pas là, mais par contre, d’autres membres du mouvement sont en Guinée, et ils seront sûrement présents à la manif », explique le journaliste indépendant.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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