Elhadj Mansour Fadiga prévient : « chacun répondra devant Dieu de ce qu’il a dit ou vu sur les réseaux sociaux »

Elhadj Mansour Fadiga, doyen des imams de Guinée

La mosquée sise dans l’enceinte du Ministère du Travail et de la Fonction publique, dans la commune de Kaloum, a servi de cadre à la grande prière hebdomadaire de ce vendredi 8 septembre 2023. Le sermon de cette prière a tourné au tour des causes de la désunion et de l’incompréhension entre les musulmans et du bon comportement du musulman en société. Elle a été dirigée par Elhadj Mansour Fadiga doyen des imams de Guinée, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la fin de la prière, Elhadj Mansour Fadiga est revenu au micro de notre reporter sur le contenu du sermon. « Le sermon était axé sur les causes principales qui amènent la désunion et l’incompréhension entre les musulmans. La première partie nous a invités à abandonner ces pratiques-là. Parce que ce sont des choses qui amènent souvent l’incompréhension entre les musulmans. Et cela est très condamné dans l’islam. Le Prophète Mohamed (PSL) nous a dit que le musulman est le frère du musulman et que le musulman, dans son entièreté, est sacré vis-à-vis de son frère musulman : son sang, ses biens, son honneur et sa dignité sont sacrés. Nous avons aussi rappelé que le musulman ne doit pas être rancunier, ne doit pas faire la médisance. Le musulman ne doit pas également être lâche. La première partie a aussi mis en garde les musulmans de marginaliser une ethnie. Il y a des métiers chez nous, les familles qui les pratiquent (la poterie par exemple) sont marginalisées ; ça, c’est contraire aux principes religieux », a martelé le doyen des imams de Guinée.

Elhadj Mansour Fadiga, doyen des imams de Guinée

Dans la deuxième partie du sermon, Elhadj Mansour Fadiga, par ailleurs imam Râtib de la mosquée centrale de Nongo, a mis en garde les musulmans qui traitent leurs frères musulmans de mécréants. « La deuxième partie du sermon nous a interpellés d’abandonner les positions extrémistes dans l’islam pour des petites divergences qui peuvent avoir lieu entre les musulmans dans la pratique de l’islam, sur des choses qui sont des branches qui ne sont pas des fondements de l’Islam. Par exemple, tous les musulmans sont d’accord qu’il y a 5 prières par jour, sur le nombre de rakats… Mais des petites considérations qui peuvent nous diviser : comme ceux qui disent qu’on ne doit pas faire des invocations collectives après la prière ; d’autres disent que nous, nous allons le faire. C’est le cas de la célébration du Maouloud (fête marquant l’anniversaire de la naissance du Prophète de l’Islam). Certains disent que, comme le Prophète n’a pas fait le Maouloud, il n’est pas bon de le faire ; d’autres disent le contraire. Surtout actuellement, il y a une communauté chez nous ici où il y a une guerre entre les familles autour du Soufisme. Ce sont des pratiques basées sur les invocations après la prière à la mosquée. Les autres disent que c’est les wahhabites qui amènent le terrorisme dans la cité. Ce sont des petites incompréhensions qui ne donnent pas permission à un musulman d’insulter son frère musulman, de le dénigrer, de le qualifier de cafre (mécréant) ou de le faire sortir de l’islam. Parce que ces derniers temps, j’ai suivi des critiques sévères sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas normal. Le Prophète nous a dit que celui qui témoignera qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que le Prophète Mohammad est son messager, il accomplit les 5 prières, il s’est dirigé vers la Mecque pour prier ; personne ne doit le traiter de cafre. S’il faute, laissez sa correction au bon Dieu. On a aussi parlé des réseaux sociaux. On a dit que les réseaux sociaux sont devenus un couteau à double tranchant. De savoir les utiliser, parce que nous serons demandés devant le bon Dieu qu’est-ce qu’on a dit dans ça ou ce qu’on a regardé dans ça », a-t-il laissé entendre.

Elhadj Mansour Fadiga, doyen des imams de Guinée

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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