Aboubacar Soumah aux enseignants contractuels : « le concours est obligatoire… »

Aboubacar Soumah, secrétaire général du bureau exécutif du SLECG

Les élèves et enseignants de Guinée vont reprendre le chemin de l’école le 3 octobre prochain au compte de l’année scolaire 2023-2024. Mais, cette rentrée des classes risque de se heurter à la colère des enseignants contractuels. Ces derniers réclament à l’Etat guinéen le paiement de neuf (9) d’arriérés de salaire et exigent leur intégration à la Fonction publique sans condition. Ils sont catégoriquement opposés à la tenue d’un concours et menacent de boycotter la réouverture des classes si le gouvernement ne satisfait pas à leur revendication. Mais, pour le secrétaire général du bureau exécutif national du SLECG (syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) est encore optimiste pour une sortie de crise.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, 20 septembre 2023, Aboubacar Soumah a confié que des négociations sont en cours pour satisfaire aux exigences des enseignants contractuels.

Aboubacar Soumah, secrétaire général du bureau exécutif du SLECG

« Vous n’êtes pas sans savoir que depuis le 28 juillet nous avons engagé des négociations avec le gouvernement. Les négociations qui ont commencé sur les préalables qui sont les points non appliqués dans le protocole d’accord signé en 2022. Et, parmi ces points, il y a en première ligne la situation des contractuels. Donc, nous avons eu à discuter au cours de plusieurs séances de l’engagement des enseignants contractuels. Donc, par rapport à la manifestation des contractuels, je ne pense pas si on va en a arrivé au boycott de la rentrée scolaire. Nous sommes en train de discuter dans tous les cas concernant leurs arriérés de salaire. Parce que tu ne peux pas faire travailler quelqu’un sans le payer. Nous, sur la table de négociation, on est en train de tout faire pour que ces salaires des enseignants contractuels soient payés avant l’ouverture des classes. En tout cas le gouvernement promet d’en tenir compte d’ici l’ouverture prochaine », a-t-il indiqué.

Concernant le point d’achoppement relatif à l’organisation d’un concours qui divise le gouvernement et les enseignants contractuels, Aboubacar Soumah, tranche. Ce leader syndical assure que « le concours est obligatoire » et les enseignants contractuels ne peuvent s’y soustraire.

« Après plusieurs discussions avec le gouvernement, finalement on a convenu l’organisation d’un concours local. Ça veut dire que les concours se tiendront dans les localités où servent les enseignants contractuels. Cela pour barrer la route au cas de substitution au niveau central. C’est qui nous avons appuyé les contractuels à ne pas accepter le concours centralisé. De toutes les façons ils ne peuvent pas dire qu’ils ne feront pas de concours. Le concours est purement formel. Tous ceux qui ont fait preuve de compétence, qui ont été évalués, dont les dossiers ont été authentifiés, pour ceux-ci il n’y a aucun problème. Il s’agit de les identifier pour savoir que ce sont eux qui ont travaillé dans les salles de classe depuis belle lurette. On ne peut pas soumettre au concours n’importe qui, il faut que ça soit ceux qui sont effectivement en classe. Cela est obligatoire, il faudra qu’ils acceptent ça. C’est pourquoi le SLECG est favorable, tout comme les autres organisations syndicales, à ce concours. Et, nous avons déjà signé cela avec le gouvernement », a déclaré Aboubacar Soumah.

S’agissant des préparatifs liés à la proche rentrée des classes, Aboubacar Soumah reconnaît qu’il y a encore des manquements.

« Il y a des manquements encore, parce que toutes les salles de classe ne sont pas prévues. Justement, c’est ce que nous sommes en train de discuter. Courant l’année scolaire passée il y avait un manque criard d’enseignement dans les salles, c’est ce que nous sommes en train de corriger avec l’engagement de ces enseignants contractuels. En tout cas, on s’est entendu avec le gouvernement d’ici le 1er janvier tous ces contractuels-là vont être engagés à la Fonction publique. En tant que syndicaliste, nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas de manque d’enseignants dans les salles de classe. Ce n’est pas comme par le passé, le gouvernement d’Alpha Condé qui bloquait le dialogue, qui n’aimait pas écouter les responsables syndicaux, qui aimait s’imposer. Mais, avec ce gouvernement, nous sommes appelés à discuter et à trouver des solutions à chaque fois qu’il y a un problème. C’est pourquoi actuellement vous ne nous entend pas crier ou menacer dans les médias », a conclu Aboubacar Soumah.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

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