Elhadj Mohamed Kaké sur la polygamie : « avant de prendre 2 à 3 femmes, il faut chercher à savoir si on est… »

En Guinée, la polygamie est une pratique courante notamment dans la communauté musulmane. De nombreuses incompréhensions sont constatées dans les couples polygames pour diverses raisons. La responsabilité de l’homme est souvent engagée, surtout s’il ne maitrise pas les principes qui doivent guider sa conduite en tant que mari polygame. Pour lever un coin du voile sur la polygamie, un reporter de Guineematin.com a donné la parole Elhadj Mohamed Makanéra Kaké, chroniqueur islamique. Il est revenu sur le comportement que doit adopter le polygame envers ses conjointes.

D’entrée, Elhadj Kaké a rappelé qu’avant de se marier à deux ou à trois femmes, il faut d’abord chercher à savoir si on est en mesure de subvenir à leurs besoins. « Ce n’est pas une obligation pour un homme musulman d’avoir quatre (4) femmes sous son toit. Mais, ça a été permis par Dieu. L’homme est libre de faire la polygamie ou de ne pas faire la polygamie. Mais cette liberté aussi à ses limites. D’abord, les premiers critères pour avoir même une femme, il faut que l’homme se sente responsable de fonder une famille, en termes de dépenses. C’est pourquoi, le prophète Mohammad (PSL) demande aux jeunes de se marier, mais s’il n’est pas à la hauteur de supporter même une seule femme, de s’abstenir et de continuer à prier Dieu et faire le jeûne pendant des semaines et des mois pour remettre un peu en cause la sensation. En ce qui concerne la polygamie, c’est le même critère, c’est de savoir est-ce qu’on est en mesure de subvenir aux petits besoins de deux ou trois femmes, savoir est-ce que vous avez cette capacité humaine et est-ce que vous avez cette capacité sur le plan sanitaire ou encore financier d’avoir deux à trois femmes. Si la réponse est non, l’islam vous interdit formellement de vous lancer dans le terrain de polygamie. C’est ce que l’islam recommande. Il dit, si vous n’êtes pas en mesure d’épouser deux femmes avec les critères recommandés, c’est de s’abstenir pour épouser une seule femme. Le verset est coranique, ce n’est même pas un hadith authentique du prophète », a expliqué le chroniqueur islamique.

En outre, Elhadj Mohamed Makanéra Kaké a indiqué que la question de l’état de santé de l’homme est également un critère exigé dans la polygamie. « Il y’a une question de santé. Si sur le plan Santé, l’homme a la possibilité de satisfaire deux à trois femmes, il est libre. Mais au cas contraire, pour ne pas faire du tort aux femmes réunies sous son toit, il ne doit pas faire la polygamie, même s’il a les moyens. Le fondamental, c’est le sexe. Une fois que l’homme n’est pas à la hauteur de satisfaire ses femmes sur ce plan, même s’il est milliardaire, l’Islam lui interdit de réunir les femmes et pour ne pas les pousser à commettre l’adultère. Si vous êtes aussi en bonne santé, sur le plan du sexe, c’est-à-dire que vous avez la capacité de jouir en intimité, mais vous n’avez pas la capacité financière pour garder deux ou trois femmes, l’islam vous condamne de réunir les femmes. Voici les critères qu’un homme musulman doit connaître avant de prendre des femmes ou se transformer en polygame », a martelé le chroniqueur.

Par ailleurs, Elhadj Kaké a fait savoir que le mari polygame doit faire preuve d’équité dans le traitement de ses épouses. « Concernant les sentiments, même vos enfants biologiques, vous pouvez les traiter de la même manière, mais sur le plan sentimental, il y a toujours un que vous aimez plus que les autres. Mais ce n’est pas parce que vous aimez l’une plus que les autres que vous allez faire du tort aux autres. Vous pouvez aimer Mabinty plus que Mariam, mais cela ne veut pas dire que si Mariam tombe malade, vous n’allez pas la soigner. Vous devez les traiter au même pied d’égalité. Et si vous ne les traitez pas de la même façon, dans ce cas, vous êtes condamné par l’Islam. Quand vos femmes commettent une erreur, elles doivent être pardonnées de la même manière. Il n’y a pas de différence, elles doivent être traitées de la même façon. C’est ce qui est recommandé par l’islam », a expliqué notre interlocuteur.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

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