Mamadou Diouldé Diallo au procès du 28 septembre 2009 : « je me suis relevé pour courir, ils m’ont tiré dessus »

Comme indiqué précédemment, après une petite suspension les audiences ont continué au tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry lundi 16 octobre 2023. Appelé à la barre, Mamadou Diouldé Diallo, marchand né en 1976 à Dalaba, est revenu sur la balle et les coups de couteau qu’il a reçus au stade du 28 septembre en 2009, rapporte Guineematin.com à travers son équipe de reportage.

Après avoir entendu les coups de feu, lui et d’autres manifestants ont cherché à s’enfuir pour échapper aux forces de défense et de sécurité. Mais malheureusement pour eux, ils vont subir la répression sanglante des militaires, gendarmes et policiers durant cette manifestation appelée par les forces vives d’alors pour contester une éventuelle candidature de Moussa Dadis Camara lors de l’élection présidentielle prévue en 2010.

« Quand ils sont entrés, nous avons couru pour aller vers le Sahara, mais dans la fuite je suis tombé. Je me suis relevé pour courir, ils m’ont tiré dessus. J’ai pleuré en criant qu’ils ont tiré sur moi. J’ai continué à courir. On est allé vers une petite porte gâtée pour sortir par là-bas. Dehors, j’ai trouvé deux gendarmes. L’un m’a pris, j’ai forcé un peu mais puisqu’ils étaient deux, le second a sorti le couteau pour me poignarder 2 fois au niveau des épaules et une fois sur les côtes droites. Dieu m’a sauvé, il m’a relâché. J’ai continué pour monter sur la Cour, il y avait un arbre sur lequel il fallait monter pour descendre de l’autre côté. Mais dès que vous montez, quelqu’un vous tire pour vous faire descendre. Dieu m’a aidé, j’ai pu monter pour arriver de l’autre côté, je suis allé vers l’autoroute…Le sang coulait sur tout le corps. La croix rouge est arrivée, ils m’ont pris pour m’envoyer à Donka », a-t-il raconté.

Comme beaucoup d’autres victimes, il est emmené par la croix rouge aux urgences de Donka, où il dit avoir plusieurs morts et des blessés qui souffraient atrocement. Les médecins lui donnent et avec d’autres blessés les premiers soins, mais avec l’arrivée aux abords de l’hôpital des militaires qui tiraient, ils les ont emmenés dans le grand bâtiment au 5ème étage, où il va notamment rester jusqu’au 23 septembre 2009 avant de regagner son domicile.

À la fin de sa déposition, le tribunal a renvoyé l’affaire à demain, 17 octobre 2023 pour la suite des débats.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com 

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