Abdoul Karim Sow victime au stade du 28 septembre accuse : « un béret rouge m’a poignardé »

Abdoul Karim Sow, victime de blessure au stade du 28 septembre 2009

Les témoignages des parties civiles se poursuivent au tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à Kaloum) mercredi, 18 octobre 2023. Le premier pour cette journée est Abdoul Karim Sow, marchand né en 1974 à Labé. Dans sa déposition, il explique avoir été poignardé, battu par des bérets et gendarmes le jour du 28 septembre 2009, rapporte l’équipe de reportage de Guineematin.com dépêché au tribunal.

Selon cette victime, elle est arrivée à l’esplanade du stade à 9 heures. Elle y a été rejoint par des hommes en maillot Chelsea débarqués d’un bus. Ils ont été chassés, il a fui pour aller vers la mosquée à côté de l’oasis. C’est là qu’il subira sa première bastonnade.

« Entre-temps, ils (des gendarmes) avaient pris les pick-up pour aller encercler en bas là-bas. D’autres ont quitté le stade, ils nous ont mis au milieu d’entre eux là-bas. Moi je n’ai pas pu fuir parce que je ne connaissais pas très bien les lieux. Ils m’ont pris là-bas, on (plusieurs gendarmes) m’a bastonné jusqu’à ce que j’ai perdu connaissance. Ils m’ont abandonné là-bas pour partir. Une femme est venue avec un sceau d’eau, elle l’a versé sur moi, j’étais complément trempé. On m’a pris dans un véhicule pour m’emmener à la clinique Dixinn Foula. Mes habits étaient complètement déchirés, on m’a donné d’autres habits. On m’a soigné dans cette clinique jusqu’aux environs de 11 heures. Je me suis un peu retrouvé », a expliqué.

Se sentant mieux à cette heure, Abdoul Karim Sow apprend que le stade est ouvert, alors il décide de s’y rendre.

« Nous avons prié sur la pelouse, je suis parti m’asseoir au Sahara. Aux environs de 12 heures les pick-up de bérets rouges sont arrivés en tirant. Ils ont tiré là où étaient installés les leaders, j’ai décidé de fuir. Je suis allé vers le grand portail, j’ai trouvé un groupe là-bas, ils avaient des fusils avec des couteaux. Ils faisaient des rafales là-bas, je n’ai pas osé aller de ce côté. Je me suis retourné à l’intérieur du stade. Je suis allé vers les petites portes au Sahara, là-bas aussi ça n’a pas marché. Il était question de prendre courage pour sortir par n’importe quel moment. Je suis venu trouvé 5 bérets rouges à la porte, quand je suis arrivé un m’a donné un coup de poing. Un autre m’a poignardé, je suis tombé et ils m’ont bastonné. La croix rouge est venu me prendre pour m’emmener une nouvelle fois à la clinique Dixinn Foula. C’était plein alors on nous a renvoyé à Donka », a-t-il ajouté.

Il dit être resté dans cet hôpital qu’il va quitter dans la nuit pour rentrer chez lui sur instruction des médecins.

De Kaloum, Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com 

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