Manque d’électricité à Nakoyakpala (N’zérékoré) : des citoyens pointent du doigt le délégué régional d’EDG

Nowaï Christine HABA, commerçante

Des citoyens des quartiers de Boma et de Nakoyakpala, dans la commune urbaine de N’Zérékoré, sont en colère contre le délégué régional de l’EDG de N’Zérékoré. Ils accusent Charles Tamba KAMANO de vendre des transfos aux citoyens et à des particuliers pour être desservi en électricité. Alors qu’ils maintiennent leurs accusations contre monsieur Kamano, ce dernier balaie tout d’un revers de main, rapporte la rédaction de guinematin.com basée dans la préfecture.

C’est une affaire qui défraie la chronique dans la capitale de la région forestière. Des citoyens portent un doigt accusateur sur le délégué régional de l’EDG de N’Zérékoré.

André Cécé Malomou, gérant de la station Shell Boma de N’Zérékoré

André Cécé Malomou, gérant de la station Shell Boma de N’Zérékoré, explique comment il a eu son transfo. « Je travaillais sur les groupes électrogènes avant. Quand j’ai vu qu’il y a le courant en ville, j’ai préféré aller voir la direction de l’EDG de N’Zérékoré. Quand je suis allé voir le Directeur pour cette affaire, il m’a envoyé chez un monsieur avec qui il travaille, du nom de KOULIBALY. Je suis allé voir ce KOULIBALY, il m’a fait une facturation de cent soixante-quinze millions de nos francs 175 millions GNF pour avoir un transfo qui peut m’aider à alimenter ma station. Cette somme était le prix d’un transfo, mais le jour où je devais aller payer l’argent pour avoir le transfo, je suis allé voir le Directeur pour savoir est-ce que si je pouvais donner l’argent à KOULIBALY. C’est ainsi que devant le Directeur, j’ai remis l’argent à KOULIBALY, et le Directeur m’a dit que ton transfo viendra de la Côte d’Ivoire. Comme moi je n’étais plus là-bas, le Directeur et KOULIBALY ont envoyé le transfo après 2 semaines du versement de ce montant. J’ai décidé de ne pas installer le transfo en haut pour éviter que les gens fassent des branchements clandestins, j’ai installé dans un coin de la station. Après, j’ai payé un abonnement de 23 millions GNF et depuis ce jour-là, je paie la facture à chaque fin du mois pour avoir le courant permanemment », a-t-il expliqué.

Blandine KPOGOMOU, étudiante diplômée sise au quartier Nakoyakpala

Au quartier Nakoyakpala, dans le secteur 3, c’est la même réalité qui prévaut. C’est ce qu’a indiqué Blandine KPOGOMOU, étudiante diplômée. « Il fut un moment où le courant ne venait pas dans notre secteur, et le Directeur de l’EDG à N’Zérékoré nous a fait savoir que c’était le transfo qui était gâté. Et pour en avoir un autre, il nous faut acheter. C’est ainsi que notre chef de secteur a dit à tout le monde de cotiser pour acheter un autre transfo qui va nous permettre d’avoir le courant. Il y avait 3 mois que nous n’avions pas de courant. Nous nous sommes mobilisés, toutes les familles ont cotisé. Comme on était dans le besoin, et moi j’étais en location, j’ai appelé mon tuteur et il m’a dit que quand les gens viennent, tu leur donnes notre contribution ; une fois en ville, je donne pour toi. J’ai donné cent cinquante mille GNF pour notre famille. D’autres familles ont donné 200 000 ou 500 000 GNF, jusqu’à ce que nous ayons payé un transfo pour notre secteur », a expliqué Blandine KPOGOMOU, étudiante diplômée sise au quartier Nakoyakpala.

Paul Yakpazo KOLIÉ, spécialiste en santé publique

De son côté, Paul Yakpazuo Kolié se plaint du manque de courant et explique que d’énormes montants ont été mobilisés pour l’achat d’un transformateur. « Ce quartier de Nakoyakpala, qui est un quartier résidentiel des étudiants de N’Zérékoré, est en manque de courant depuis plus de 3 semaines. Nous avons fait des démarches par rapport à cela, le Directeur de l’EDG nous a dit que c’est le transfo qui a lâché. Et il n’a pas de transfo pour nous. Ce qui est marrant dans ça, c’est qu’il nous dit que ce quartier n’est pas un quartier où résident des hommes qui ont de moyens financiers, un quartier précaire où il n’y a pas assez d’argent ni d’hommes valides. Donc, ils ne peuvent pas changer notre transfo et c’est ce qui nous énerve beaucoup. Et nous voyons des gens en ville qui ont des transfos personnels, qui ont acheté avec le Directeur avec leur propre argent. Il y a 5 transfos que je connais, qui ont été achetés et je suis allé voir les propriétaires pour savoir si c’est vrai. Le Directeur d’EDG demande à ce qu’on achète un transfo. Il nous a déjà qualifiés de pauvres et il nous demande d’acheter un transfo. Je pense que le gouvernement donne ces transfos pour la population et non pour acheter. Alors, je demande vraiment aux autorités de changer ce Directeur qui est à N’Zérékoré », a martelé, dans un langage ferme, Paul Yakpazuo KOLIÉ, spécialiste en santé publique.

Félix KOULEMOU, planteur de profession

Félix KOULEMOU, planteur de profession. « J’ai fait mon abonnement à quatre-cent mille il n’y a pas longtemps, mais nous n’avons pas de courant depuis 3 semaines maintenant. Le Directeur a dit que c’est le transfo qui est gâté et il ne vient pas pour arranger ni pour nous parler bien. Un jour, ils sont venus enlever le transfo gâté. On leur a demandé, mais ils ne nous ont pas bien parlé. Pourtant, il y a beaucoup de temps nous n’avons pas de courant. C’est le courant qui nous permet de congeler de l’eau, des jus pour les revendre, et ça éclaire nos maisons contre les voleurs et même contre les serpents pendant la nuit. Mais s’il nous prive totalement du courant, nous demandons au gouvernement de nous venir en aide… ».

Nowaï Christine HABA, commerçante

Nowaï Christine HABA, commerçante résidant à Nakoyakpala près de l’abattoir, évoque les mêmes réalités. « Il fut un moment où la pluie est tombée, et la tornade a frappé notre transfo. Depuis ce jour, nous sommes plongés dans le noir depuis plus de 3 semaines. Et un jour, ils sont venus enlever ce transfo gâté. Nous sommes dans l’obscurité totale, et pourtant c’est le courant qui nous permet de gagner de l’argent, de nous éloigner de beaucoup de mauvaises choses. Si le Directeur nous prive de la sorte, je pense que cela est injuste. Nous demandons au gouvernement de dire à ce Directeur de nous aider à avoir le courant. Il y a beaucoup de maisons en location où il n’y a pas de courant, et à cause de cet état de fait, les gens ne prennent pas ces maisons ; et nous ne pouvons pas vendre nos marchandises », a déploré Nowaï Christine HABA.

Une accusation balayée d’un revers de main par le concerné, Charles Tamba KAMANO, délégué régional de l’EDG de N’Zérékoré. Il invite les citoyens de Nakoyakpala à rester patients. « Il y a deux types de transfo : il y a des transfos publics et des transfos privés. Alors, les citoyens de N’Zérékoré doivent comprendre cela. Si la tension du branchement de quelqu’un dépasse 50 KVA, on lui dit de chercher son transfo pour ne pas gâter le transfo de la population. Et les transfos privés proviennent de la Côte d’Ivoire dans une entreprise privée. Notre rôle est de coordonner. Le chef de cette entreprise s’appelle Sidiki KOULIBALY, quand quelqu’un lui demande des transfos, il m’informe avec une demande d’autorisation pour coordonner. Et quand on envoie le transfo, c’est nous qui faisons l’installation. Parlant de la situation de Nakoyakpala, je demande aux citoyens de patienter. Nous sommes en train de chercher un transfo public pour eux », a indiqué Charles Tamba KAMANO.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 166 816/666 890 877

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