Les victimes du massacre du 28 septembre 2009 continuent de défiler devant le tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à Kaloum, ce lundi 23 octobre 2023. Et chacune d’entre elles témoignent ce qu’elle a vécu ce jour noir dans l’histoire de la Guinée. Abdoul Gadiry Diallo, âgé de 54 ans, a été poignardé 3 fois au dos par des bérets verts, rapporte Guineematin.com à travers son équipe de reportage.
« Dans le stade, j’étais assis à côté du tableau d’affichage. On a entendu des tirs, on a tous eu peur, chacun cherchait à se sauver. On a voulu aller vers le Sahara la porte qui mène au Marocana, il y avait beaucoup de gens et les portes étaient petites. Donc à la sortie là-bas, deux bérets verts m’ont poignardé 3 fois sur le dos. Je me suis débattu pour sortir. Quand je suis sorti, je me suis aperçu qu’il y avait là pire que ce que j’avais laissé derrière. Les gardes nous ont pourchassé, ils avaient des bois. Quand on m’a frappé avec un bois, je suis tombé, ils m’ont traîné jusqu’à ce que j’étais complètement épuisé. Lorsqu’ils ont vu d’autres venir, ils m’ont laissé pour poursuivre ceux-là. Je suis allé à côté du stade, j’ai vu un jeune sur une dalle et je lui ai demandé comment il est arrivé là haut. Il m’a montré comment faire pour monter mais le sang coulait partout sur moi. Je suis allé sur le mur du stade après, je suis descendu pour aller vers l’autoroute », a expliqué ce marchand père de 9 enfants à l’époque des faits.
La croix rouge l’a emmené aux urgences du CHU de Donka, où il va rester jusqu’au soir avant de regagner son domicile après le crépuscule.
Selon lui, il porte encore les séquelles de sa mésaventure, notamment un trouble de la vue.
Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com
