Bangouya (Kindia) : SOS pour les habitants du secteur de Linbékhouré qui manquent de tout

Des habitants du secteur de Linbékhouré, dans le district Minyaya, à 10 km de la sous-préfecture de Bangouya, préfecture de Kindia, rencontrent d’énormes difficultés. En plus du manque d’eau, s’ajoutent le mauvais état des routes, l’absence d’un poste de santé et d’un marché. Interrogés par un reporter de Guineematin.com basé dans la préfecture, des citoyens du secteur de Linbékhouré se plaignent de cette situation et interpellent l’Etat.

Missidé Linbékhouré est un secteur de Bangouya qui comprend 6 villages avec plus de 800 habitants. Elle manque. Cette grande agglomération est en manque de tout pour son développement.

Thierno Oumarou Bah, chef secteur de Linbékhouré

Thierno Oumarou Bah, chef du secteur de Linbékhouré, parle de l’histoire de la localité. « Notre secteur comprend plusieurs villages habités par des Soussous et des Peuls. Nous vivons en parfaite harmonie. La mosquée de Missidé Linbékhouré, âgée de plus d’un siècle, a été créée avec la destruction de celle de la mosquée de Gomba pendant la guerre coloniale. Nous pratiquons l’élevage et l’agriculture. Mais nous sommes en manque de tout pour le développement. Notre mosquée, qui est l’une des premières mosquées après la guerre de Gomba, est en état de dégradation. Nous sollicitons auprès des ambassades et aux institutions humanitaires de nous aider pour la reconstruction de notre maison de Dieu », a dit Thierno Oumarou Bah.

Abidina Bah, porte-parole des femmes du secteur Linbékhouré

De son côté, Abidina Bah, porte-parole des femmes du secteur Linbékhouré, se plaint des difficultés liées au manque d’eau potable, d’hôpital et de marché dans le secteur. « Nous avons beaucoup de difficultés liées au manque d’eau potable, de marché local, de poste de santé. Quand la saison sèche s’annonce, on se promène partout pour avoir de l’eau. Nous partons parfois à la source communément appelé Yénaforé, située à 4 km en bas de la colline, pour puiser de l’eau. A la source de Mabhé aussi, on fait la queue pour avoir un sceau d’eau. Là également, l’eau tarie. Le seul forage que nous avons ici n’est pas opérationnel. L’eau contient trop de fer. Quand on puise au forage, l’eau change de couleur en quelques minutes. Nous avons besoin d’un petit marché pour écouler nos produits locaux et acheter d’autres biens de consommation. Notre localité est très peuplée. Nous sommes très éloignés de notre chef-lieu de la sous-préfecture de Bangouya suite à la montée des eaux provenant du barrage hydroélectrique de Souapiti. Nous rencontrons des problèmes sanitaires parce qu’auparavant, on partait à Bangouya centre pour se soigner quand on tombe malade. Le poste de santé de Fanta Bouroun est très loin de chez nous. Quand une femme enceinte est en état de travail, c’est très difficile pour nous. Pour faire nos achats, nous partons au marché hebdomadaire de Gomba, très éloigné de notre secteur. Nous demandons aux autorités et aux personnes de bonne volonté de nous aider à avoir de l’eau potable, un poste de santé et un marché », a plaidé la porte-parole des femmes du secteur Linbékhouré, Abidina Bah.

Thierno Abdoulaye Sow, porte-parole des sages de Linbékhouré

Même son de cloche chez Thierno Abdoulaye Sow, porte-parole des sages de Linbékhouré. « Nous habitons ici avec toutes sortes de souffrances. Il n’y avait pas de routes jusqu’à ce que le gouvernement ait pris l’initiative de faire traverser la route de Kindia-Télimélé ici. Mais j’avoue que cette route est mal faite. Si vous prenez par exemple, bien avant Khatia jusqu’ici, nous travaillons la route par les mains. Après le marché de Botokoun, CR de Kolenté jusque-là, cette route est à l’état naturel. Nous travaillons avec la main. Quand tu bouges, tu traverses obligatoirement des trous béants, tu plonges dans les boues et dans de grands fossés jusqu’à chez nous ici. Nous n’avons pas de poste de santé. Nous avons commencé la construction d’une école à travers une cotisation que nous faisons par récolte et par an. Elle est encore inachevée. A cela s’ajoute le manque d’équipements et de personnel enseignant. Nous avons aussi commencé la construction d’un hangar pour le recrutement des enfants en 1ère année cette année car on a plus d’une centaine d’enfants scolarisables. Nous n’avons pas d’eau potable. Pendant la saison sèche, nous prenons des motos pour aller très loin pour chercher de l’eau. Nous demandons au gouvernement de nous aider. Nous avons plus de 1000 habitants. Ensuite, nos différents villages sont entrecoupés par la montée d’eau du lac du barrage. Pour se rendre au chef-lieu de sous-préfecture de Bangouya, nous avons les pirogues locales pour traverser. C’est une situation très compliquée. Nous lançons un appel pressant aux personnes de bonnes volontés et ONG humanitaires pour nous soulager afin d’améliorer nos conditions de vie », a lancé Thierno Abdoulaye Sow.

De retour de la CR de Bangouyah, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 00224 628 516 796 

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