Contrôle des certificats de visites techniques des véhicules : des conducteurs de taxis préoccupés

Le Ministère des Transports envisage de faire le contrôle des certificats de visite technique pour tous types de véhicules de transport, publics et privés en Guinée. La mesure, qui vise les taxis urbains et interurbains, les minibus, les bus et les véhicules des particuliers, sera rendue opérationnelle à partir du 1er novembre, en collaboration avec la police et la gendarmerie routière. Des conducteurs évoluant à la gare routière de Bambéto, dans la commune de Ratoma, interrogés à ce sujet ce lundi, 30 octobre 2023, ont dit tout le mal qu’ils pensent de cette mesure prise dans une conjoncture économique compliquée.

Mamadou Bah, chauffeur de la ligne Conakry-Labé

Mamadou Bah, chauffeur de la ligne Conakry-Labé, pense que la visite technique est une bonne chose, mais prise dans une situation compliquée. « La visite technique est une bonne chose, mais nos véhicules on fait beaucoup de temps sur la route. Maintenant, on se débrouille sur le véhicule. Les voyages qu’on effectue, c’est sur deux (2) Semaines, d’autres 18 jours. Quand tu arrives à destination, tout ton argent, c’est sur le véhicule. Pour la visite technique, nous demandons à l’État d’envoyer ça devant. En plus, il parle de vignettes, de carte grise et de permis. La vignette d’autres ont payé, ceux qui n’ont pas payé, c’est le manque de moyens. Beaucoup ont garé leurs véhicules. Sur la ligne de Labé par exemple beaucoup n’osent pas prendre leurs véhicules pour se mettre sur la route, parce qu’ils n’ont pas la vignette. Il n’y a pas de travail. Maintenant, quelqu’un qui a une famille, il s’arrête pour attendre un tour de deux (2) semaines, quand tu charges les six (6) places, c’est 1 million 80 mille GNF que tu vas faire entrer. Donc, c’est dans ça que tu vas enlever les frais sur la route, la dépense et aussi tu vas réparer le véhicule. Actuellement, il n’y a pas de travail dans le pays. Nous demandons au gouvernement de nous alléger cette situation ».

Abdoulaye Barry, chauffeur de la ligne Conakry-Boké

Pour sa part, Abdoulaye Barry, chauffeur de la ligne Conakry-Boké, dit ne pas connaître où se trouvent ces centres et demande à l’État de régler d’abord les problèmes sur les routes. « Je ne peux pas dire que ce n’est pas bon, et ces centres qui sont chargés de faire la visite technique, on ne sait où ils sont. Le plus important, c’est de savoir bien gérer sa conduite, parce que même si tu fais cette visite technique et que tu conduis n’importe comment, ça n’empêche pas que tu te crées des problèmes. Il y a des véhicules qui peuvent partir, d’autres non. On conduit un peu et on part au garage. Nous demandons d’abord qu’on nous règle les problèmes des routes, partout où tu pars, si les routes sont bonnes, ça va être facile, là si tu envoies ton véhicule à la réparation, tu es rassuré après du bon état de la route, en ce moment tu peux rouler longtemps. Surtout sur la route de Boké, la route commence à se dégrader. Néanmoins, nous restons derrière la décision du gouvernement. Donc, on va se débrouiller, mais qu’il sache qu’il n’y a pas d’activités. L’Etat en demande trop : vignette, permis, changement de plaques, maintenant la visite technique. C’est dur pour nous », a-t-il lancé.

Aliou Bah, chauffeur la ligne Conakry- Mamou

De son côté, Aliou Bah, chauffeur la ligne Conakry- Mamou, estime ne pas être en mesure de supporter toutes les décisions du gouvernement. « On a appris ça hier et ça nous préoccupe. Nos véhicules ont mis beaucoup de temps sur la route ; maintenant, s’ils demandent de faire la visite technique, c’est un souci pour nous et il n’y a pas d’argent actuellement. On était en train de se battre pour les permis biométriques. Maintenant, ils ont parlé encore de vignettes, de plaques, et de visite technique. Tout ça, c’est dur, s’ils prêtent attention, ils verront que la circulation est très faible, beaucoup ont garé leurs véhicules. On ne peut pas se battre contre l’État, s’il demande d’appliquer une loi, tu es obligé de respecter. Nous les supplions de nous aider. On ne peut pas supporter tout ça à la fois », a-t-il laissé entendre.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624693333

Facebook Comments Box