Attaque de la maison centrale de Conakry : les avocats craignent pour leur sécurité

Me Faya Gabriel Kamano, porte-parole du barreau de Guinée

La question de la sécurité des acteurs impliqués dans le procès du 28 septembre 2009 se pose désormais avec acuité après l’attaque dont a fait objet la Maison centrale de Conakry samedi dernier. Avec l’exfiltration des célèbres prisonniers détenus de ce côté par un commando armée, les avocats des différentes parties à ce procès craignent pour leur sécurité. Me Faya Gabriel Kamano, porte-parole du conseil de l’ordre des avocats de Guinée, l’a exprimé ce mardi chez nos confrères de FIM FM.

« Les attaques des maisons d’arrêt deviennent très récurrentes, cela inquiète sérieusement le barreau. Les avocats dans un procès comme celui du 28 septembre sont sous pression. Leur sécurité est en jeu comme tous les autres acteurs du procès. C’est pourquoi nous invitons les autorités de la transition, le Garde des Sceaux en tête, à sécuriser les avocats au maximum, mais aussi à sécuriser au maximum les maisons d’arrêts. Il faudrait quand même qu’au même titre que les autres acteurs qu’on apporte de la sécurité aux avocats, ça nous l’avons dit dès le début du procès, nous n’avons pas été écoutés », a regretté l’avocat.

Au-delà de l’absence de leur protection physique, les hommes en robes dénoncent le non paiement de leurs primes de participation au procès.

« Même le traitement qu’on accorde aux autres acteurs du procès du 28 septembre, il a fallu qu’on bataille dur pour qu’on accorde un traitement médiocre aux avocats. Et depuis qu’on les a payés une seule fois jusqu’à présent la seconde tranche n’est pas payée, alors que le paiement est mensuel », a rappelé Me Kamano.

Le procès du 28 septembre 2009 est censé reprendre lundi 13 novembre prochain. Mais l’évasion de Moussa Dadis Camara, Moussa Thiegboro Camara, Blaise Gomou et Claude Pivi (ce dernier est d’ailleurs toujours en cavale), risque de compromettre la reprise des audiences. S’ajoute à cela une menace d’un nouveau boycott des avocats si leurs primes du mois d’octobre ne sont pas payées.

« Ce n’est pas exclu qu’après le débrayage que les confrères refusent de reprendre les audiences au 28 septembre à cause de ce paiement », a indiqué le porte-parole du conseil de l’ordre des avocats.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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