Ibrahima Condé, Directeur des Mines de Gaoual : l’exploitation de l’or est toujours interdite

Depuis avril 2021, période de découverte de l’or dans la localité de Gaoual, la préfecture est loin d’être un long fleuve tranquille. Ce métal jaune, à l’origine d’une ruée vers cette localité de la Moyenne Guinée, a été à l’origine de nombreux dégâts, notamment sur l’environnement, allant jusqu’à menacer l’existence de la route nationale Labé-Koundara. Mais depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, une nouvelle mesure d’interdiction d’exploitation a été prise et reste en vigueur. Un poste armé a été créé et des éléments des forces de défense et de sécurité font le relais chaque deux mois sur les sites.

Des interpellations et des poursuites judiciaires ont été engagées contre certaines personnes présumées être liées à cette exploitation anarchique. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, le Directeur préfectoral des mines et de la géologie, Ibrahima Condé, a levé un coin de voile sur ce qui se passe sur les lieux.

Ibrahima Condé, Directeur préfectoral des Mines et de la géologie de Gaoual

« Depuis l’apparition de l’or à Gaoual, notamment dans la commune urbaine et à Kounsitel, l’Etat n’a pas autorisé son exploitation. Et nous sommes dans l’attente de l’Etat pour une exploitation bien organisée. Les études se poursuivent. Dès qu’il y a eu l’apparition de l’or à Gaoual, c’était la ruée sur les sites. Cela nous a perturbés très sérieusement. La population a été envahie par des gens venus d’un peu partout à travers le pays et d’ailleurs, notamment en Haute Guinée où l’exploitation artisanale de l’or est très pratiquée. La criminalité a pris place. Tous les jours, c’était des accidents, des vols, des bagarres… C’était très difficile. Les logements étaient devenus nettement insuffisants, le manger également insuffisant et trop cher », a indiqué Ibrahima Condé.

En août 2021, le gouvernement avait dépêché une mission d’études sur le terrain. Le Directeur des mines et de la géologie revient sur les détails. « La première mission venue sur le terrain en août 2021, c’était pour mener des études géochimiques. Ils ont passé un mois avant de repartir à Conakry. L’échantillon a été envoyé après à Bamako pour des analyses. Et à date, nous n’en savons rien des résultats obtenus. Et l’Etat continue toujours les recherches sur le terrain. Depuis le 15 avril, il y a une équipe qui séjourne sur les différents sites pour les études géophysiques (pour une période de 4 mois). C’est après ces deux études que les prospections vont avoir lieu sur le terrain », a expliqué le Directeur préfectoral des mines et de la géologie de Gaoual.

En outre, Ibrahima Condé se réjouit du respect de la mesure d’interdiction à Kakoni quand il y a eu une nouvelle découverte d’or avant de revenir sur les autres minerais qui font objet de recherche ou d’exploitation. « Il y a une dizaine de titres miniers sur la bauxite à Gaoual. Les sociétés détentrices de ces titres concernent la recherche et le développement. Les deux sociétés qui sont en phase d’exploitation sont l’AMC (Alliance Mining Commodities) qui évolue dans la zone de Wendou M’Bour et de Koumbia et Theresa Mining Bauxite (au niveau Wendou M’Bour). L’AMC a procédé à la pose de la construction de sa mine en 2023 et ils ont annoncé le démarrage de l’exploitation au courant du 1er trimestre 2024. Par rapport à ce programme, les travaux évoluent bien. L’AMC a bénéficié de l’appui du partenaire UMS et ils sont en train de construire un pont sur le fleuve Cogon. Dès que cet ouvrage va finir, je pense qu’ils vont commencer les travaux d’exploitation. Ce qui n’est pas le cas de la société Theresa Mining qui dispose de son titre mais qui n’est pas avancé comme AMC », a indiqué M. Condé.

A ceux qui croient à l’existence du pétrole et du diamant à Gaoual, Ibrahima Condé conseille à la prudence. « Sur ces deux substances, les études n’ont pas été encore faites à Gaoual. Donc, on ne peut rien dire là-dessus », a-t-il conclu.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com 

Tél : 628 08 98 45

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