500 millions pour localiser Claude Pivi (Coplan) : « la junte aurait dû investir ce montant pour éviter son évasion », dit Abdoul Sacko du FFSG

Colonel Claude Pivi, le trouble sommeil de la junte guinéenne du CNRD

Depuis son évasion de la maison centrale de Conakry le 4 novembre dernier, avec trois autres accusés dans les crimes du 28 septembre 2009, le Colonel Claude Pivi est toujours en cavale. D’ailleurs, le Ministère de la Justice promet une récompense de 500 millions de francs guinéens à toute personne qui peut aider à sa localisation. Pour Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG), on est dans une sorte de comédie qui ne dit pas son nom. Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, 10 novembre 2023, il pense que cette somme aurait dû servir à autre chose.

Le Colonel est toujours en fuite, depuis son évasion spectaculaire du samedi 04 novembre au petit matin. Abdoul Sacko du FFSG exprime sa préoccupation face à l’évasion de l’ancien ministre de la sécurité présidentielle sous le règne du Capitaine Dadis. Il estime la somme des 500 millions proposés pour retrouver Claude Pivi, alias Coplan, aurait pu servir à autre chose.

Abdoul Sacko, Coordonnateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG)

« Je pense qu’au jour d’aujourd’hui, les enjeux sont de taille par rapport au procès des évènements du 28 septembre, mais aussi par rapport à la sécurité des guinéens et de leurs biens de façon générale. Parce que de façon générale, pour un régime militaire, le minimum qu’on peut offrir, c’est vraiment la sécurité aux populations. Mais quand vous voyez cette évasion, ce n’est pas une première. Il y a eu toujours des évasions spectaculaires ces derniers temps. On a vu le cas de Kankan et de Coyah. La question qu’il faut se poser aujourd’hui, au-delà du cas du Colonel Claude Pivi, tant s’ils trouvent cela (500 millions d francs guinéens pour retrouver Pivi) comme une option pour retrouver Pivi, ils devraient mieux se poser la question de savoir à combien les gardes pénitentiaires sont payés ? Quel est le niveau de motivation de ceux-ci ? Est-ce qu’ils sont à l’abri de la corruption au jour d’aujourd’hui ? Et qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui pour la sécurité de tous ceux qui sont impliqués dans le procès des évènements du 28 septembre 2009 ? Que ça soit, le monde judiciaire et para judiciaire, les victimes et accusés, les témoins et autres, quel est le dispositif sécuritaire qui est pris aujourd’hui pour sécuriser tout le monde, rassurer tout le monde ? », s’interroge monsieur Sakho.

En outre, le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) estime qu’on est dans une sorte de comédie. « Si ce n’est pas ça, je pense que nous sommes dans un jeu d’enfants. Certes, le cas de Colonel Pivi est très préoccupant, mais encore la sécurité de tout le monde, chacun en ce qui le concerne dans le processus du déroulement du procès des évènements du 28 septembre est essentiel. Pour la sécurité de tous, tant dans cette affaire que dans d’autres, l’Etat aurait pu investir ces 500 millions de francs guinéens pour éviter cette évasion spectaculaire », a-t- laissé entendre.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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