Mamadou Sanoussy Sow : « j’ai reçu 3 balles des militaires du BATA  à Hamdallaye lors d’une manifestation du FNDC »

Mamadou Sanoussy Sow, victime

Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, jeudi dernier, 16 novembre 2023, la plateforme nationale des jeunes pour la démocratie et le développement (PNJDD), appuyée du programme allemand Démocratie sans violence et baïonnette intelligente (DSV/BI), lui-même porté par l’ONG WFD (ou le Service mondial pour la paix) a procédé à la remise aux autorités guinéennes d’un mémorandum et de la liste des victimes des violences politiques (dans la période 2018-2020) dans les manifestations contre la confiscation du pouvoir par le président Alpha Condé, à travers sa représentation pour un troisième mandat à la tête de la Guinée. À l’occasion de cette cérémonie de remise à laquelle les Nations Unies à travers le PNUD et le HCDH, l’Union Européenne, l’OGDH et le gouvernement guinéen ont pris part, des victimes ont pris la parole pour faire un témoignage.

C’est le cas de Mamadou Sanoussy Sow, âgé de 23 ans et marchand de son  état, rendu diminué physiquement depuis qu’il a été blessé par balles, lors des manifestations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

« C’était lors d’une manifestation du FNDC (le Front pour la défense de la constitution) en 2020. Ce jour, je suis venu très tôt à Hamdallaye Pharmacie comme certains de mes amis. Des militaires du BATA (bataillon autonome des troupes aéroportées, une des principales unités d’élite de l’armée) nous ont pourchassés. Nous sommes rentrés dans le quartier. Ils ont continué vers Bambéto. Après, nous sommes sortis dans la rue, débout au niveau de Hamdallaye Pharmacie, au niveau de la station d’essence. Les militaires du BATA est revenu en tirant. Je me suis caché quelque part. Un d’entre eux m’a aperçu. Après, un d’entre eux a dit qu’il faut tirer sur lui. D’un geste j’ai reçu trois balles. Une balle au pied, une autre au bras et la dernière au ventre. Je suis tombé et mes amis m’ont pris pour m’envoyer dans une clinique dans le quartier. Ils nous ont poursuivis là-bas encore. Ils ont ouvert le feu. Le médecin a eu peur et il nous a conduits à l’hôpital Jean Paul II de Taouya », a dit Mamadou Sanoussy Sow, qui ne demande que justice pour retrouver l’auteur de ces tirs.

Ce jeune marchand, à l’image des 3 473 autres victimes recensées par la PNJDD, souhaite que les commanditaires et les auteurs de ces crimes soient traduits en justice et que les victimes soient indemnisées.

Il est à préciser que le procureur général de la République a été officiellement saisi par la PNJDD.

Désormais, les Guinéens attendent avec espoir qu’une réaction vienne des autorités judiciaires qui ont eu le courage d’organiser le procès des crimes atroces du 28 septembre qui ont fait 157 morts et une centaines de femmes violentées et violées.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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