Mamadou Baïlo Barry : « j’ai reçu une balle à la tête en 2020, quand Cellou Dalein s’est déclaré élu »

Mamadou Baïlo Barry, victime

Depuis l’indépendance, les Guinéens sont victimes de la violence sur eux par les dirigeants du moment. Pour la période 2018-2020, ce sont 3 473 personnes qui ont été recensées comme victimes dont 164 morts. A l’occasion de la cérémonie de remise de la liste des victimes des manifestations contre le troisième mandat du président Alpha Condé et d’un mémorandum de la PNJDD (la plateforme nationale des jeunes pour la démocratie et le développement) avec l’appui du programme allemand Démocratie sans violence et baïonnette intelligente (DSV/BI), lui-même porté par l’ONG WFD (ou le Service mondial pour la paix), des victimes ont pris la parole pour édifier l’opinion.

Mamadou Baïlo Barry, qui était élève au lycée au moment des faits, a reçu une balle qui a paralysé un côté de son corps, le jour où Cellou Dalein Diallo a annoncé sa victoire à la présidentielle de 2020 contre Alpha Condé.

« J’ai quitté l’école vers 15 heures. Une fois à la maison, j’ai entendu du bruit au dehors. Je suis sorti voir. Les gens ont dit que c’est Cellou qui a annoncé sa victoire. J’ai suivi mes amis. Nous sommes allés vers Cosa et on a trouvé les forces de l’ordre qui nous ont barrés le chemin. Ils ont refusé que nous traversions pour aller vers la Tannerie pour accéder à l’autoroute. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes sur nous. Nous sommes rentrés dans le quartier. Comme je connais très bien notre quartier, j’ai cherché à me sauver. C’est dans cette course que j’ai reçu une balle à la tête et je suis tombé », a relaté ce jeune paralysé à la fleur de l’âge et qui a même de la peine à parler.

A rappeler que parmi les 164 morts dans les violences politiques de cette période, 107 ont été tués par balles. La PNJDD demande au gouvernement à travers le département de la justice et des droits de l’homme de faire la lumière sur ces violences et crimes d’Etat.

Déjà, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme (à travers le HCDH-Guinée), l’Union Européenne qui sont tous des partenaires privilégiés de la Guinée, y compris dans la promotion et la protection des droits de l’homme, sont informés au même titre que le gouvernement guinéen sur la demande expresse des victimes de leur rendre justice et les établir dans leurs droits.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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