Journée mondiale des pêcheurs à Conakry : voici les difficultés qui assaillent le port artisanal de Nongo

L’humanité a célébré ce mardi, 21 novembre 2023, la journée mondiale des pêcheurs. En Guinée, cet évènement s’est passé dans l’indifférence générale des autorités de la transition dans un contexte où les pêcheurs tirent le diable par la queue. C’est le cas au port de pêche artisanale de Nongo, dans la commune de Ratoma, où les pêcheurs se plaignent du ralentissement de leurs activités. Interrogés par un reporter de Guineematin.com ce mardi, certains d’entre eux ont dit la nature de leurs difficultés avant d’interpeller la Ministre de la Pêche.

Les pêcheurs du port artisanal de Nongo connaissent de nombreuses difficultés dans l’exercice de leur métier. Ils se plaignent du manque de moyens et de l’absence d’accompagnement nécessaire de la part des autorités.

Ousmane Bangoura, président de la jeunesse de port de Nongo

C’est le cas de Ousmane Bangoura, président de la jeunesse du port de Nongo. « Je suis né et j’ai grandi dans la pêche. Je vais dire à notre ministre de la Pêche, madame Charlotte Daffé de nous aider. Les pêcheurs souffrent, les poissons qu’on attrape sont des petits poissons, et ce n’est pas bon pour nous. On n’a pas de bonnes machines, tout est gâté. Madame la ministre de la Pêche, c’est notre supérieure, elle n’a qu’à nous aider pour avoir de bons matériels de travail. Les filets qu’on attache pour mettre dans les bateaux, on les achète à 1 million 300 mille GNF. Pour le faire, si tu ne prends pas un emprunt à la banque, tu ne peux pas. Actuellement, on souffre beaucoup. Nous portons la voix des jeunes pêcheurs ici. Même les gilets que la ministre nous a envoyés, on en n’a pas reçu. Toute nos familles portent espoir sur notre travail de pêche, et nos bateaux, tout est gâté. Il n’y a pas assez de travail ici. Même le mien est gâté. Ensuite, on n’a pas de frigos ici, on est obligé d’aller chercher de la glace pour conserver les poissons. Donc, nous demandons d’arranger ici pour nous », a lancé Ousmane Bangoura.

Mamadouba Sylla, commandant du port de Nongo

Même son de cloche chez Mamadouba Sylla, commandant du port de pêche artisanale de Nongo, qui sollicite aussi l’appui de la ministre Charlotte Daffé. « Je suis dans ce travail depuis 20 ans. Beaucoup de problèmes sont là, de nombreux bateaux de pêche sont gâtés. Il n’y a rien ici, ce sont des problèmes. Quand vous partez dans notre magasin, c’est seulement des moteurs gâtés. Et un seul moteur peut coûter jusqu’à 30 millions de francs guinéens. C’est cette difficulté qu’on a ici. Les filets sont chers. Les planches aussi, une seule peut coûter 120 à 150 mille GNF. Où va-t-on avec cette situation ? Ce que les pêcheurs font pour l’État, la population, seul Dieu le sait. Quelqu’un peut venir ici et gagner de quoi nourrir ses enfants, les femmes peuvent venir chercher le poisson, aller revendre pour prendre soin de leurs enfants… Ce que je vais dire à la Ministre de la pêche, c’est une femme, elle n’a qu’à faire face à nos problèmes, elle a été dans d’autres ports, chez nous ici pas encore. Donc, nous lançons cette invite envers elle, de venir s’enquérir des réalités d’ici », a laissé entendre Mamadouba Sylla, commandant du port de pêche artisanale de Nongo.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 69 33 33

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