Procès du 28 septembre 2009 : voici pourquoi Général Oumar Sanoh n’a pas envoyé des militaires arrêter le massacre

Général Oumar Sanoh, ex chef d’état-major général des armées

Ce sont les avocats de la partie civile qui continuent ce mercredi, 29 novembre 2023, de poser des questions à l’ancien chef d’état-major général des armées au tribunal de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel de Conakry). Si Général Oumar Sanoh fui la plupart des questions en disant y avoir déjà répondu, il a été ‘’obligé’’ de répondre à celle de savoir pourquoi il n’a pas envoyé les militaires au stade pour arrêter le carnage au stade du 28 septembre en 2009, a appris Guineematin.com à travers son équipe dépêchée sur place.

À la suite de ses confrères de la partie civile, Me Alseny Aissata Diallo a pris la parole pour poser des questions à ce témoin dans cette affaire.

Général Oumar Sanoh, ex chef d’état-major général des armées

« Mon général, on vous a demandé d’envoyer des camions pour procéder au ramassage des corps. Au lieu d’envoyer les camions pourquoi vous n’avez pas donné des instructions à votre armée pour aller procéder à l’arrestation de ceux qui commettaient les crimes ? », a-t-il demandé.

« Moi connaissant l’armée guinéenne en ce moment, je ne pouvais pas envoyer des militaires là-bas. Parce qu’on m’a dit de consigner les militaires, pourquoi on a dit de les consigner ? C’est à cause du désordre. Donc je ne pouvais pas prendre des militaires et les envoyer là-bas », a rétorqué le Général.

Pour rappel, selon M. Sanoh, le jour du 28 septembre 2009 une dame de la croix rouge l’a appelé pour qu’il envoie des camions militaires au stade pour ramasser les nombreux corps sans vie qui s’y trouvaient.

Aujourd’hui, ce militaire estime que le seul crime qu’il a commis est d’avoir envoyé ces camions. Pour lui, c’est ce qui lui retombe dessus maintenant. Par ailleurs, il assure que s’il savait où se trouvent les corps des disparus après le massacre, il allait le dire.

Cité comme témoin dans cette affaire, les avocats et de la défense et de la partie civile sont déterminés à faire cracher le morceau au Général car ils estiment qu’il a des responsabilités dans ce drame qui a fait au moins 157 morts, selon les Nations-Unies, 109 femmes violées et un millier de blessés. Mais pour la plupart des questions qui lui sont posées, il répète inlassablement « j’ai déjà répondu à cette question, j’ai largement parlé de ça ».

Certains avocats de la défense et ceux de la partie civile demandent même au tribunal de lui retirer son statut de témoin pour qu’il soit accusé. Mais visiblement le tribunal présidé par Ibrahima Sory II Tounkara ne souhaite pas aller dans ce sens.

À suivre !

Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com 

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