Fêtes de fin d’année à N’Zérékoré : marchands et clients se plaignent de la conjoncture économique

Agnès Gbomy, fonctionnaire agronome à la retraite

Quelques jours avant la célébration des fêtes de fin d’année en Guinée, les préparatifs se font dans une atmosphère morose liée à une conjoncture socio-économique compliquée. Alors que la clientèle se fait rare chez les marchands de N’zérékoré, ces derniers tirent le diable par la queue. Interrogés par l’équipe de Guineematin.com basé dans la préfecture, ces compatriotes ont exprimé leur désarroi et sollicité l’implication des autorités pour la reprise de la desserte en essence.

Le feu qui a ravagé le dépôt central de Coronthie, dans la capitale guinéenne, continue de peser lourd dans la balance. Au marché central de N’Zérékoré, marchands et acheteurs se plaignent de part et d’autre de la cherté des prix et de la rareté des clients.

Mohamed Condé, vendeur d’habits

Mohamed Condé, vendeur d’habits au grand marché de N’Zérékoré : « actuellement, le marché est très lent, compte tenu de la situation du carburant. L’année dernière, les gens du village venaient massivement pour acheter des habits. Mais cette année, c’est le contraire. Les prix de cette année sont un peu abordables vu que le pays est dur, et les clients n’ont tous pas les mêmes moyens. Ce que je demande aux clients, c’est de venir acheter les choses car cette année, les habits sont moins chers ».

Alpha Oumar Barry, vendeur d’habits

Alpha Oumar Barry, vendeur d’habits au grand marché de N’Zérékoré : « le marché de cette année est décourageant. L’année dernière, on a eu beaucoup de clients par rapport à cette année. Ce qui joue sur nous les vendeurs, c’est que le transport de nos marchandises n’est plus chose facile actuellement. Ce sont les gens du village qui achètent beaucoup plus d’habits. Mais le problème de carburant est devenu un calvaire qui ne permet plus à nos clients de se déplacer. Je lance un appel solennel aux autorités de bien vouloir régler ce problème de carburant pour que les gens puissent se déplacer et venir massivement faire des achats ».

Hélène Loua, couturière

Hélène Loua, gérante d’un atelier de couture : « cette année, les prix sont chers par rapport aux années précédentes. Avant, toutes les dépenses que j’effectuais pour mes enfants étaient peu. Pour cette année, c’est le contraire sur le marché. Mais malgré cela, on vient pour faire les achats, car c’est la fête et c’est de notre devoir d’acheter ces choses pour nos enfants. Un (1) kilo de viande de bœuf qu’on achetait avant à 35 000 GNF est aujourd’hui à 50 000 GNF. Cela est difficile pour nous qui avons beaucoup d’enfants. J’aurais souhaité que les vendeurs pensent un peu à nos situations pour que tout le monde vienne acheter… ».

Sory Kéita, vendeur de chaussures

Sory Kéita, vendeur de chaussures : « pour le moment, les clients viennent très peu avec le temps qui est dur. Donc, ce n’est pas facile pour nos acheteurs. Cette année, les prix ne sont pas très élevés, et je pense bien que les gens peuvent acheter tout ce qu’ils veulent. J’invite nos clients à venir acheter les articles qui sont à leur portée ».

Agnès Gbomy, fonctionnaire agronome à la retraite

Agnès Gbomy, agronome à la retraite : « cette année, les articles sont chers et même le problème d’argent est difficile. Or, on est motivé à venir acheter les habits malgré les difficultés que nous rencontrons pour avoir de l’argent. Nous prions les vendeurs de revoir pour nous les prix des articles. Avant, on achetait un bœuf à 4 millions, mais actuellement, on le vend à plus de 7 millions de francs guinéens. Vraiment, ce n’est pas facile sur le marché. Ce que je demande aux autorités et aux vendeurs, c’est de faire en sorte que les articles soient à la portée de tout le monde de par leurs prix ».

Propos recueillis à N’Zérékoré par Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Georges Boniface Haomou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 166 816/666 890 877

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