CRIEF : autorisé à aller se soigner en Tunisie, Oyé Guilavogui a-t-il rallié la France ?

Oyé Guilavogui, ancien ministre de des postes et télécommunications, des transports et de l'environnement

Annoncée pour ce mercredi, 10 janvier 2024, la reprise du procès de l’ancien ministre des Postes et Télécommunications, Oyé Guilavogui, n’a finalement pu se tenir devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Motif invoqué pour le renvoi de l’audience à quinzaine ? Ce proche d’Alpha Condé serait en train de suivre des soins médicaux à l’étranger. Mais, s’il avait obtenu l’autorisation de la CRIEF pour aller se soigner en Tunisie, des sources soutiennent qu’il serait plutôt en France, appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Oyé Guilavogui est poursuivi devant la CRIEF pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent portant sur une somme de 50 millions de dollars US destinés à l’expansion de la société de téléphonie mobile SOTELGUI.

À l’audience de ce mercredi, le Ministère public représenté par Moustapha Mariama Diallo, substitut du procureur spécial près la CRIEF, et l’agent judiciaire de l’État, ont conjointement sollicité le renvoi du procès. Aucun avocat n’a pris la parole dans la salle pour plaider la cause du prévenu. En l’absence de toute intervention de la part d’Oyé Guilavogui ou de ses représentants, la Cour a constaté l’absence de l’ancien ministre d’Alpha Condé.

Le substitut du procureur va requérir le renvoi de l’affaire pour trois semaines, soulignant la nécessité de vérifier si le prévenu refuse de revenir ou s’il n’a pas encore achevé ses traitements médicaux.

« Monsieur le président, comme vous le constatez, monsieur Oyé Guilavogui n’est présent dans la salle. Il n’est non plus pas à la maison centrale de Conakry. Comme il a été décidé, suite à sa demande d’hospitalisation au niveau d’une structure sanitaire un peu plus performante que les nôtres, il s’est rendu en Tunisie. Mais à date, il n’est pas revenu en Guinée. Dire qu’il n’est pas en Tunisie où il est autorisé d’aller, à notre niveau, ça serait une spéculation pour le moment. Ce qui est constant, c’est qu’il n’est pas encore revenu pour faire face à cette procédure.

Mais aujourd’hui, puisqu’il y a des difficultés pour se déplacer tant sur le plan national que le plan international, même les avions sont obligés de faire escale dans un pays voisin pour s’approvisionner en kérosène, nous allons vous demander de bien vouloir procéder à un renvoi pour s’assurer réellement du refus de monsieur Oyé Guilavogui de revenir continuer le procès, puisque de toutes les façons, la procédure doit aller jusqu’à son terme. C’est pourquoi, nous sollicitons un renvoi de 3 semaines, pour pouvoir mettre les bouchées doubles et s’assurer que monsieur Oyé Guilavogui ne veut pas revenir ou après se rendre compte qu’il veut revenir mais qu’il n’a pas fini son traitement. D’ici à là, toutes les informations utiles seront à notre niveau. Donc, nous demandons qu’il vous plaise de renvoyer cette procédure à 3 semaines », a dit Moustapha Mariama Diallo.

En revanche, la partie civile, représentée par Me Amadou Babaen Camara, a estimé que trois semaines étaient excessives. L’avocat va plaider pour un renvoi d’une semaine seulement, non pas pour la suite des débats, mais pour les plaidoiries et réquisitions, se demandant si le prévenu n’a pas changé de destination.

« Monsieur le président, honorables assesseurs, comme vous l’avez constaté, monsieur Oyé Guilavogui n’est pas dans la salle aujourd’hui, alors qu’il avait eu une permission de sortir du territoire national pour suivre un traitement médical en Tunisie. Il devrait comparaître devant votre Cour depuis la semaine passée. Le renvoi du dossier a été fait pour aujourd’hui, mais nous constatons tous qu’il n’est pas là. Moi, je pense que Monsieur Oyé Guilavogui n’est même en Tunisie aussi. D’après certaines informations, il aurait quitté la Tunisie pour aller en France notamment. Donc, nous nous demandons à ce que cette affaire soit renvoyée à la semaine prochaine pour les réquisitions et plaidoiries », a plaidé Me Amadou Babaen Camara.

Finalement, la Cour a décidé de reporter le procès au 31 janvier prochain.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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