Diari (Labé) : les populations fortement impactées par la crise de carburant

Située à 33 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Labé, la commune rurale de Diari est durement éprouvée par la crise de carburant qui secoue la Guinée depuis l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry le depuis le 18 décembre dernier. Cette localité ne dispose d’aucune station-service et s’y approvisionner en carburant relève d’un casse-tête chinois ces derniers temps. Et, les populations locales sont très éprouvées par cette situation.

Rencontré par le correspondant de Guineematin.com à Labé, le maire de commune rurale de Diari, Elhadj Mamadou Dian Diallo, a déploré cette crise qui a quasiment immobilisé les populations de sa collectivité. Il assure que les prix du transport ont doublé et même le marché hebdomadaire de Diari ne se tient plus à cause de cette pénurie de carburant.

El Mamadou Dian Diallo, maire de la commune rurale de Diari

« Dans notre commune rurale, le gasoil est très peu utilisé. Pour nous, c’est l’essence que la plupart des engins roulant se trouvant à Diari consomment. Et partout où il faut aller, il faut une moto. Diari est composé de cinq districts. Quand vous prenez le district de Donta, il fallait débourser 75000 francs pour faire un aller-retour, avant la crise de carburant. Koula Tossokeré et Koula Maoudé aussi, c’est la même chose. Et maintenant, avec cette crise, les prix de transport ont doublé. Et même à Diari-centre, les six secteurs sont éloignés l’un de l’autre et même par rapport au centre. On ne peut pas aller à pied, partout c’est des montagnes. Donc, il faut emprunter des motos et il n’y a pas de carburant. Et la population est composée de veille personnes dont les moins âgées ont 60 ans, de veilles femmes et des enfants. Il n’y a presque plus de jeunes. Les jeunes sont dans les grandes villes ou ailleurs. Donc, le problème est là, tout le monde pleure, chacun est chez soi. Le marché hebdomadaire, c’est un marché de mercredi. Mais, les gens ne viennent plus. Ceux qui amènent quelque chose, ils amènent sur la tête comme il n’y a pas de moto. Et même s’ils amènent ces marchandises, les clients qui en ont besoin ne viennent. Donc, ils sont obligés de se retourner avec. Il n’y a pas de fournisseurs et il n’y a pas de clients. La gare routière ne marche plus. Personnellement je ne vais plus tous les jours au bureau. J’ai 25 litres d’essence que j’ai eu il y a 12 jours à Labé, parce que je rappelle qu’à Diari on n’a pas de station. Et entre Labé et Diari il y a 33 kilomètres. S’il y a un besoin urgent et imminent, j’utilise mon véhicule pour me déplacer. Maintenant je suis revenu à Labé ce vendredi, les 25 libres sont totalement terminés et je vois qu’il n’y a pas d’essence à Labé aussi. Donc, je suis obligé de laisser ma voiture ici et chercher à rentrer à Diari. C’est la misère », s’est lamenté Elhadj Mamadou Dian Diallo.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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