N’Zérékoré : en grève depuis le lundi, les enseignants contractuels menacent de durcir le mouvement

Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels de N'Zérékoré

Les enseignants contractuels communaux de N’Zérékoré ont une nouvelle fois boudé les salles de classes. A travers cette démarche, ils veulent dénoncer le non-respect par les autorités du contenu de l’accord de sortie de crise, notamment leur engagement à la fonction publique dès le début de cette nouvelle année. Interrogé à ce sujet ce mercredi, 17 janvier 2024, par la rédaction de guineematin.com basée à N’Zérékoré, Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels communaux, menace de passer par d’autres moyens pour se faire entendre.

Les enseignants contractuels communaux sont en colère contre le non-respect d’un des points essentiels du protocole d’accord signé en octobre dernier. Il s’agit du manque de visibilité pour leur engagement à la fonction publique.

Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels communaux de N’zérékoré, apporte des précisions. « Nous avons signé le protocole d’accord avec le gouvernement. Dans ce protocole, il était défini de procéder d’abord à l’identification pour connaître le nombre réel des enseignants contractuels sur le terrain. Ce qui est fait. Et des questions de moyens que l’Etat peut mettre à la disposition des enseignants, qu’on a appelé primes d’accompagnement. En dernière position, il revenait à l’État d’organiser une évaluation pratique des enseignants contractuels en situation de classe qui devait finir le 31 décembre 2023. Selon le même protocole d’accord, les enseignants contractuels devaient être munis de leur arrêté d’engagement, leurs numéros matricules et leur prise en charge à partir du 31 janvier 2024. Mais à date, nous avons cherché cette information sur les réseaux sociaux et partout. Depuis lors, cette information ne nous est jamais parvenue. C’est la raison pour laquelle, la coordination des enseignants contractuels a décidé de déclencher une grève qui pourrait prendre fin lorsque les enseignants contractuels seront en possession de leur arrêté d’engagement à la fonction publique et leurs numéros matricules », a expliqué Moriba Doualamou.

Par ailleurs, le coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré accuse le gouvernement d’avoir violé le contenu de leur protocole d’accord et le manque de volonté pour régler leur situation. « Nous sommes allés voir l’un des responsables de l’Etat, Docteur Alya, chargé du dialogue social. Nous leur avons fait savoir notre préoccupation, qui était le non-respect du protocole d’accord. Pendant ce moment, ceux qui étaient à la table des négociations, à notre grande surprise, il nous a dit d’aller rédiger un nouveau mémo dans lequel on doit encore noter les parties du protocole qui sont exécutées et celles qui ne sont pas exécutées. Là, nous avons compris qu’ils mettaient leurs pieds sur l’aiguille, et nous nous sommes dit que cela n’est pas possible. Ils nous ont demandé des exercices, nous les avons faits, mais depuis lors, ça ne bougeait pas. Le gouvernement ne fait pas d’annonces à travers nos représentants de Conakry, et c’est pourquoi nous avons décidé d’aller en grève. On n’avait pas le choix. Nous considérons cela comme une violation flagrante du protocole et un manque de volonté du gouvernement de régler la situation des enseignants contractuels… »

En outre, Moriba Doualamou dit avoir informé les autorités préfectorales de l’éducation et la mairie de leur mouvement de grève. Il n’exclut pas d’autres actions pour se faire entendre. « Depuis samedi passé, lorsque nous sommes entrés en possession de l’avis de grève de la coordination des contractuels, nous avons déposé une copie de lettre au niveau de la DPE et de la mairie. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas vu de résultats. Si ça continue de cette façon, nous serons obligés, dès la semaine prochaine, de passer à la vitesse supérieure qui est de sortir pour une marche. Et cette grève ne prendra fin que si l’Etat revient à de meilleurs sentiments, en attribuant purement et simplement les numéros matricules aux enseignants contractuels. C’est la seule raison qui pourrait mettre fin à cette grève », a martelé Moriba Doualamou.

Pour finir, le coordinateur régional des contractuels communaux de N’zérékoré appelle à l’union sacrée pour sortir victorieux de ce bras de fer. « Je demande à tous ceux qui sont en train de se minimiser ou de traîner les pas ou de se berner par qui que ce soit, de rejoindre ce grand mouvement libérateur des contractuels. Seule la lutte libère. Si ce n’est pas cette lutte, nous ne serons jamais écoutés et nous ne serons jamais pris pour la fonction publique. A l’Etat aussi de se rappeler le contenu du protocole d’accord qu’ils ont signé les yeux ouverts. Encore une fois, nous demandons à l’Etat de revenir à de meilleurs sentiments en appliquant le contenu de ce protocole d’accord. J’interpelle tous nos camarades, de se mettre dans les rangs, d’abandonner les cours jusqu’à ce que le gouvernement puisse sentir notre absence dans les concessions scolaires, pour nous engager définitivement à la fonction publique… »

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/666890877

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