Viol sur une fille de 14 ans à Yimbaya : l’imam Elhadj Amadou Barry reconnaît enfin les faits devant la Cour d’appel

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« J‘ai entretenu des relations sexuelles avec elle (la victime). C’est de façon accidentelle que j’ai fait ça. Je ne savais pas qu’elle était mineure. C’est à la justice qu’on m’a dit qu’elle est âgée de 14 ans. Je regrette l’acte et je demande pardon », a avoué Elhadj Amadou Barry.

Le procès en appel d’Elhadj Amadou Barry s’est ouvert ce jeudi, 15 février 2024, devant le Cour d’appel de Conakry. Cet imam est accusé de viol suivi de grossesse sur une fille de 14 ans à Yimbaya, dans la commune de Matoto. Ce guide religieux a toujours réfuté les accusations portées contre lui dans cette affaire qui a eu un grand écho dans la capitale guinéenne en 2021. Mais, il a été condamné en première instance par le tribunal criminel de Mafanco à 15 ans de réclusion criminelle et au paiement de 100 millions de francs guinéens à la partie civile à titre de dommages et intérêts. L’accusé avait très vite relevé appel de cette décision du tribunal et l’affaire a été transférée à la Cour d’appel de Conakry pour y être rejugée. Mais, contre toute attente, Elhadj Amadou Barry a reconnu aujourd’hui devant ladite Cour les faits de viol articulés contre lui dans cette affaire, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 9 décembre 2021, Elhadj Amadou Barry est accusé d’avoir entretenu des relations charnelles avec une mineure dans l’enceinte d’une mosquée à Yimbaya (dans la commune de Matoto) et dans sa boutique sise au quartier Cosa (dans la commune de Ratoma). Sa victime, âgée de 14 ans à l’époque, était finalement tombée enceinte et avait accouché d’un garçon. Mais, l’imam de 41 ans, diplômé en droit et théologie islamique, avait toujours nié avoir couché avec cette fille. Il avait même assimilé cette affaire à un « complot » ourdi contre lui par des imams qui le concurrençaient pour diriger la prière à la mosquée de Yimbaya.

Cependant, sa négation des faits ne lui avait pas exempté d’une condamnation dans cette affaire en première instance. Le tribunal criminel de Mafanco l’avait reconnu coupable des faits de viol sur mineure et l’avait condamné à 15 ans de réclusion criminelle et au paiement de 100 millions de francs guinéens à la partie civile à titre de dommages et intérêts. Mais, il a relevé appel de cette décision. Et, son procès en appel s’est ouvert ce jeudi devant la Cour d’appel de Conakry.

A la barre, l’accusé, contre toute attente, a reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la fillette de 14 ans.

« J’ai entretenu des relations sexuelles avec elle (la victime). C’est de façon accidentelle que j’ai fait ça. Je ne savais pas qu’elle était mineure. C’est à la justice qu’on m’a dit qu’elle est âgée de 14 ans. Je regrette l’acte et je demande pardon », a brièvement reconnu l’accusé à la barre de la cour d’appel de Conakry.

Cet aveux de l’imam a réjoui l’avocat de la partie civile. Ce dernier a d’ailleurs sollicité auprès de la Cour un renvoi d’audience, le temps pour lui de s’entretenir avec sa cliente.

« Il a fait appel devant la Cour d’appel. Aujourd’hui le dossier est programmé, nous attendions à ce qu’il développe ses moyens en appel, mais il vient se confondre en excuse devant la cour d’appel en reconnaissant les faits de viol, en reconnaissant d’avoir entretenu des relations charnelles avec la victime. Et que la grossesse qui s’en est engendrée est effectivement son enfant. Donc, on s’en réjouit de plus, parce que nous partie civile, c’est ce que nous cherchons. J’aurais aimé bien qu’on plaide ce dossier aujourd’hui, mais la position de cet accusé a changé un peu notre position. Donc, il faudrait qu’on recule pour aller former encore une nouvelle position pour revenir. C’est la raison pour laquelle j’ai sollicité le renvoi de ce dossier à deux semaines, le temps pour moi de m’entretenir avec ma cliente et encore revenir et faire face à la cour… Dans cette affaire, notre cliente a, devant les enquêteurs, devant le juge d’instruction et même devant le tribunal, expliqué qu’il y a eu des contacts sexuels avec Elhadj Amadou Barry. A la mosquée deux fois et à la boutique de l’imam Barry qui se trouve au quartier Cosa dans la commune de Ratoma. Le viol a eu lieu dans une boutique. Ce n’est pas dans une pharmacie. C’est une boutique où Elhadj Amadou Barry vend des produits traditionnels », a précisé Me Paul Lazzar G’Bilimou.

C’est dans ce climat que la cour a renvoyé l’affaire au 29 février prochain pour l’ouverture des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 620 589 527/664 413 227

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