Le jeune Boubacar Baldé, chauffeur de profession, est accusé de viol sur une mineure de 10 ans. Son procès s’est ouvert la semaine dernière au tribunal criminel de Mafanco. A la barre, le jeune homme, originaire de la préfecture de Tougué, a nié les faits de viol mis à sa charge tout en dénonçant un complot à son encontre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Détenu depuis le 20 décembre 2021, Boubacar Baldé est accusé de viol sur KB, une mineure de 10 ans, représentée par son père Yaya Baldé. Appelé à la barre, l’accusé ne reconnaît pas les faits.
« Je ne reconnais pas les faits. C’était un samedi, le 18 décembre 2021, j’étais couché ; mais vers 09 h, ils sont venus me réveiller pour m’amener au commissariat. Après, on m’a dit que c’est le cas de KB, qu’elle a été violée le mardi, et que c’était moi. J’ai dit que ce n’était pas moi. J’étais à un voyage, je ne suis revenu que le mercredi. Je suis réparti à la maison vers 21 h. J’ai pris le seau pour aller me laver. Mon oncle est venu sonner à la porte, lui-même m’a dit que ça faisait longtemps. Je lui ai répondu que j’avais voyagé… Après avoir fini de me laver, je suis allé chercher à manger. Le jeudi matin, la mère de cette fille faisait la cuisine. Elle m’a dit ça faisait longtemps, que son sac de charbon était fini. J’ai répondu que je vais en envoyer un. Je suis allé chez un de mes oncles à la T6. Après, je suis revenu à la maison vers 23h. Le vendredi, je suis retourné encore à la T6. Ce jour, le samedi, comme je ne vais pas à la T6, j’avais un autre programme, je me suis couché. Son papa, même si quelqu’un les charge d’une commission, il n’accepte pas qu’ils sortent au-delà de 20 h.… Au commissariat de police, on m’a dit de reconnaître les faits. J’ai dit que je ne peux pas reconnaître ce que je n’ai pas fait. C’est l’enfant de mon oncle », a-t-il expliqué.
D’ailleurs, l’accusé dénonce ce viol comme un complot fomenté contre sa personne. « Depuis 2019, j’avais le véhicule de mon grand-père. Mon oncle a dit que depuis que j’ai commencé à travailler, je me fiche de lui… C’est un montage, ils ne sont pas contents du fait que je sois aidé. J’ai un témoin. Alpha Oumar Baldé peut venir témoigner. Le jour du viol présumé, le mardi, je n’étais pas à la maison. Mon oncle, même si je le salue, il ne répond pas. Ils ont mis ça sur moi parce que je suis le seul qui travaille là-bas. Je conduis un camion-remorque. Donc, je ne reviens que tard dans la nuit. Il n’y a aucun contact entre moi et la fille. Depuis que je l’ai perdu de vue le dimanche, c’est seulement le samedi que je l’ai revue, au moment où on m’a arrêté. Ils sont contre moi », accuse-t-il.
Pour sa part, Mamadou Yaya Baldé, père de la fille, navigateur de profession, domicilié au quartier Tombolia, maintient ses accusations contre son neveu. « Nous sommes de la même famille. Il y a 12 jeunes qui sont là-bas. Il a appelé la fille pour aller acheter de l’eau le mardi. Les sœurs de la fille étaient allées à un anniversaire. Elle est allée acheter l’eau. Au retour, il l’a tirée, a tenu la bouche pour ne pas que les gens entendent. Le lendemain, elle est difficilement partie à l’école. Après, sa maman a forcé la situation jusqu’à ce qu’elle a raconté. J’ai informé mon grand frère. Il m’a dit de laisser, car c’est la famille… J’ai informé le chef de quartier. Il m’a dit, le petit je le vois, quand il rentre ici… Le commissaire m’a dit d’envoyer la fille à Ignace Deen. Ils ont passé les examens, j’ai repris l’enveloppe pour envoyer au commissariat. Depuis lors, ma fille est devenue dépressive. Le jeune boit beaucoup, il se drogue. C’est à cause de ça qu’on n’est pas d’accord. Un jour, il est parti boire de l’alcool pour venir dans la chambre des filles. Il a grandi dans mes mains. Comment puis-je être contre lui ? »
Après ces dépositions, l’affaire a été à aujourd’hui (27 février) pour la comparution à huis clos de la victime.
Ismaël DIALLO pour Guineematin.com
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