Vente de 4 parcelles à Kobayah (Conakry) : ce que risque Ibrahima Sylla au tribunal de Dixinn

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L’entrepreneur de profession Ibrahima Sylla est traduit en justice pour répondre des faits d’abus de confiance, d’escroquerie et de menaces. Il lui est reproché d’avoir reçu des mains de Tiranké Camara la somme de 50 millions GNF et un véhicule pour l’aider à acquérir 4 parcelles au quartier Kobayah, dans la commune de Ratoma. A l’audience de ce mercredi, 28 février 2024, au tribunal correctionnel de Dixinn, il a reconnu les faits et promis de se battre pour rembourser Tiranké Camara. La procureur a requis sa condamnation à 4 ans d’emprisonnement, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire d’abus de confiance, d’escroquerie et de menaces, Ibrahima Sylla est en détention préventive depuis le 30 janvier 2024. La partie civile est dame Tiranké Camara.

Au cours de sa déposition faite à la barre, Tiranké Camara, la victime, a déclaré que les faits se sont produits en 2020. « C’est le papa de ma copine qui m’a mis en contact avec Ibrahima Sylla. Quand on s’est rencontré, il m’a dit qu’il est coutumier, propriétaire terrien. Je suis allée voir les parcelles au bas-fond, à Kobayah. J’ai versé 50 millions GNF et un véhicule pour les 4 parcelles. Mais, quand je suis allé sur les lieux pour réaliser des travaux, j’ai été empêché par des gens qui se disaient propriétaires. Ils ont des documents. Depuis ça, quand je l’appelle pour lui expliquer, il me dit qu’il est à Boké.  Parfois, il ne me répond pas. Donc, je réclame 50 millions de francs guinéens et le prix du véhicule, qui coûte 60 millions de francs guinéens », a sollicité la dame.

De son côté, le prévenu n’a pas nié les faits. « Oui, j’ai reçu les 50 millions pour deux parcelles. Pour les deux autres parcelles, on a fait le système de troc avec le véhicule. Aujourd’hui, il y a des problèmes autour des parcelles. Mais, je vais tout faire pour la rétablir dans ses droits », a-t-il dit.

Le procureur, pour sa part, soutient mordicus que le prévenu n’est pas coutumier et qu’il a usé d’une fausse qualité pour tromper la partie civile. C’est la raison pour laquelle il va demander au tribunal de retenir Ibrahima Sylla dans les liens de la prévention, en le condamnant à 4 ans de prison et au paiement d’une amende de 5 millions de francs guinéens.

« Il a fait usage d’une fausse qualité pour dire qu’il est coutumier, qu’il est propriétaire terrien. Or, il n’a aucun terrain, il n’est pas coutumier… Ces agissements constituent une violation de la loi pénale. C’est pourquoi je vous demande de le retenir dans les liens de la prévention en le condamnant à 4 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 5 millions de francs guinéens. Sur l’action civile, vous le condamnerez au paiement de 50 millions de francs guinéens et à la restitution du véhicule », a requis le procureur.

De son côté, l’avocat de la défense a laissé entendre que son client n’avait aucune intention de faire du mal à la partie civile.  Pour lui, le prévenu est un homme de bonne foi qui a promis de dire la vérité au tribunal et l’a dite.

 « Au moment des faits, il n’y avait aucun problème autour du domaine. C’est par après que quelqu’un est sorti de nulle part pour dire qu’il avait acheté ce domaine avec le père d’Ibrahima Sylla.  Et ça, ce sont des cas très fréquents à Conakry. Donc, nous vous demandons de lui accorder de larges circonstances atténuantes, car il n’avait aucune intention de faire du mal à la partie civile. Nous vous demandons la clémence », a plaidé le conseil de la défense.

En prononçant son dernier mot pour assurer sa propre défense, Ibrahima Sylla dira : « tout ce que Dieu fait est bon. J’ai promis de vous dire la vérité et je l’ai dite. J’ai reconnu les faits. Et je suis fin prêt à la rétablir dans ses droits. Vous avez un frère devant vous. Je suis un guinéen qui est en face de sa justice. Je vous demande de ne pas suivre les réquisitions du procureur », a-t-il lancé.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 15 mars 2024.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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