Conakry : « Les hommes sont étonnés de me voir pratiquer la chaudronnerie » (Fatoumata Keïta, CFP Donka)

Avec la promotion des femmes et filles, caractéristique de notre époque, nombre d’entre elles parviennent à casser les codes et à s’aventurer dans des domaines jusque-là réservés aux hommes. C’est le cas de Fatoumata Keita, élève au Centre de formation professionnelle (CFP) Camara Laye de Donka à Conakry. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, la jeune fille explique les raisons de son choix et les difficultés qui jalonnent son parcours.

C’est comme un héritage pour Fatoumata Keïta. La jeune fille a choisi de suivre les pas de son défunt père, chaudronnier de son vivant. Avec une taille moyenne et âgée d’une vingtaine d’années, mademoiselle Keïta a décidé de suivre au début de cette année scolaire la formation en chaudronnerie au Centre de formation professionnelle Camara Laye de Donka.

Fatoumata Keïta, chaudronnerie CFP Donka

Dans notre entretien, Fatoumata explique que le choix de la chaudronnerie a été naturel. « J’ai choisi le métier de la chaudronnerie pour faire comme mon défunt père. J’ai grandi en le voyant pratiquer ce métier », se justifie Fatoumata Keïta.

Malgré son handicap, Fatoumata espère réussir dans ce domaine : « J’ai un œil opéré et on dit que ce n’est est pas bon pour les yeux. Mais, je veux leur prouver que malgré le mal que j’ai à l’œil, je pourrai aller de l’avant avec. Ça ne va pas me gêner du tout… »

Pour Fatoumata Keïta, elle est tout à fait capable d’exercer le métier des hommes. « Les hommes sont étonnés de me voir pratiquer la chaudronnerie. Ils disent que ce n’est pas le métier d’une femme. Moi, je leur réponds qu’une femme doit avoir un métier pour elle, il n’y a pas de différence entre hommes et femmes », argumente-t-elle.

Mademoiselle Fatoumata Keïta prodigue d’utiles conseils aux jeunes filles de notre époque. « Je demande à toutes les femmes qui sont dans le quartier de venir au Centre de Formation Professionnelle Camara Laye de Donka car la chaudronnerie est un métier noble. Et grâce à ça, on pourra subvenir aux besoins de la nation », conseille-t-elle.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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