Koumbia (Gaoual) : S.O.S pour l’école primaire de Madina-guilédji dans un état de dégradation poussée

L’école primaire de Madina-guilédji est le 2ème plus ancien établissement d’enseignement dans la préfecture de Gaoual. Créée en 1946, cette école continue de marquer les attentions, puisqu’elle manque presque de tout. Un journaliste de Guineematin.com, en séjour dans la localité, a rencontré Ousmane Nga Sané, instituteur ordinaire et Directeur de cet établissement depuis octobre 20223. 

Ousmane Nga Sané, Directeur de l’école primaire de Madina-guilédji

« L’école de Madina-guilédji est la 2ème plus ancienne de toutes les écoles de Gaoual. Elle a formé beaucoup de cadres aussi bien de Koumbia que de Gaoual et même d’ailleurs. C’est une ancienne école. Elle a aujourd’hui six groupes pédagogiques gérés par 4 enseignants dont trois contractuels communautaires et un titulaire, que je suis. L’école compte 168 élèves dont 88 filles. Contre 215 élèves l’année dernière », a dit Ousamne Nga Sané.

Pour lui cette baisse d’effectif est liée surtout à la démission des parents.

« La baisse d’effectif dans les écoles comme ici peut être liée à plusieurs facteurs. D’abord et surtout, la démission des parents. Beaucoup de parents se soucient très peu de leurs enfants en situation de classe. Ce qui est très sérieux pour les élèves. Les années passées, le taux d’admission était trop faible est certains parents ont préféré retirer leurs enfants pour les envoyer ailleurs. Mais il y a aussi le problème d’enseignants qui joue. Mais depuis notre arrivée, nous faisons de notre mieux pour changer la donne. Puisque l’objectif de l’Etat est de rapprocher l’enfant de l’école. Mais il y a d’autres facteurs qui ont joué et qui continuent malheureusement de jouer sur les effectifs de nos élèves. C’est le cas des mariages précoce, de la pauvreté et de l’exode rural », a fait savoir ce responsable d’école qui déplore le manque de motivation des parents d’élèves par rapport à d’autres établissements.

Conséquences de ce manque de motivation, les contractuels communautaires pris en charge par les parents d’élèves perçoivent difficilement leur argent.

« Vu l’effectif, les parents paient par élève et par mois 20 mille francs contre 10 mille dans le passé. Ce qui s’explique par la baisse de l’effectif des enfants et l’augmentation du nombre de contractuels communautaires », déplore le directeur d’école.

Mais ce n’est pas tout. D’autres difficultés sont également soulevées par cet encadreur.

« A mon arrivée, j’ai constaté que certains enseignants ne préparaient pas du tout leurs leçons et ils venaient en retard pour ceux qui ne chôment pas. Je leur ai dit que cela ne peut marcher avec moi. La préparation des leçons, la ponctualité et la régularité sont des principes non négociables chez moi. Je pense que ça va aller de ce côté. C’est pour cette raison que nous sommes d’ailleurs enseignants. Nous devons apprendre aux enfants les leçons mais également les éduquer en s’habituant aux bonnes manières. C’est pourquoi cette année, nous misons sur un taux de réussite de 85 à 90 % », a indiqué Ousmane Nga Sané.

L’autre problème qui étrangle cette école, c’est l’état vétuste de ses deux premiers bâtiments dont l’un abrite une des classes de l’établissement. Des voix se lèvent de plus en plus pour lancer un S.O.S afin de restaurer ce temple du savoir.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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