Mois de la femme : à la rencontre de Aïssatou Diallo, une électricienne de Bâtiment

Aïssatou Diallo, électricienne de bâtiment

Passionnée du métier de l’électricité depuis à l’enfance, Aïssatou Diallo, après son divorce, s’est lancée dans le métier de l’électricité. En 2019, elle a suivi une formation en théorie. Et peu de temps après, elle commence à sortir sur le terrain. Malgré les critiques, elle a su garder le cap. En 2022, elle finit sa formation. Aujourd’hui, Aïssatou Diallo collabore avec plusieurs personnes. Et grâce à ce métier, elle arrive à satisfaire ses besoins, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Rencontrée à Yataya (dans la commune de Ratoma), Aïssatou a raconté son aventure dans ce métier.

Aïssatou Diallo, électricienne de bâtiment

« J’ai commencé ce boulot en 2019, après mon divorce. Comme j’étais tout le temps à la maison je ne faisais rien, parce que j’ai arrêté les études quand je faisais la 10ème année, j’ai fait une formation en électricité. Parce que déjà c’est un métier que j’aimais beaucoup. Il y a eu beaucoup de gens qui m’ont découragée. Ma maman aussi me disait que c’était un métier d’hommes, de ne pas le faire, que ça allait beaucoup me fatiguer. Pourtant moi c’est un métier qui me passionnait depuis, c’est juste que je n’avais pas eu l’occasion de le faire auparavant. Mais avant de commencer, j’ai demandé l’avis de quelques personnes à qui j’ai confiance, je leur ai demandé si pratiqué le métier d’électricité était bon pour moi. Est-ce que je peux réussir dans ce métier, ils m’ont répondu : oui. Je me suis donc lancé. Au début ça n’a pas été facile du tout, parce qu’il fallait suivre la théorie et partir sur le terrain et j’avais une famille, parfois je rentrais tard la nuit. Mais comme j’aimais le métier, ça ne me dérangeait pas du tout. Et au fur à mesure, j’ai commencé à m’adapter. J’ai fini ma formation en 2022. Actuellement je collabore avec les maîtres, mais comme vous le savez, l’affaire d’électricité avec les femmes, c’est un peu compliqué. Les gens n’ont pas du tout confiance aux femmes, moi je rencontre beaucoup de personnes qui peuvent bien me donner des chantiers, mais qui doutent. Parce qu’ils je suis une femme, ils n’ont pas confiance en moi. Souvent, quand je dis aux gens que je sais faire le boulot, si ce n’est pas les gens qui m’ont côtoyé, ils ne croient pas. J’ai vécu beaucoup de situations, souvent quand mon maître donne mon numéro aux clients, quand ils appellent et qu’ils entendent la voix d’une femme, ils raccrochent directement, sinon ils te disent : je me suis trompé de numéro, je voulais parler à un électricien. Je leur dis que je le suis, mais ils ne croient pas. Il y en a quand je fais leurs boulots, ils sont étonnés. Souvent quand je travaille, les gens n’enlèvent pas leurs yeux sur moi. Parce que pour eux, c’est le travail d’un homme que je suis en train de faire, mais moi je dis que c’est le travail de tout le monde. Je n’arrive pas à satisfaire tous mes besoins, mais je dirais Alhamdoulilah. C’est grâce à ce travail que je paie ma nourriture et mon loyer. Je ne garde rien d’autre et je n’ai pas de compte bancaire, mais Dieu merci je m’en sors sans partir faire du n’importe quoi dehors. Mon objectif, c’est de réussir dans la vie, créer ma propre entreprise. Je demande à toutes les femmes de faire quelque chose. Tendre la main tout le temps, c’est épuisant » a-t-elle raconté.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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